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Cote | Localisation | Statut |
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781.61 LAP | Arts Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0526344577 Identifiant: Pôle Arts Identifiant: Rouge |
Auteur | Boby Lapointe [auteur]; Albert Lemant [illustrateur] |
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Titre | Le Boby Lapointe / Boby Lapointe ; illustré par Albert Lemant. |
Editeur | Paris : Mango, 1998. |
Collection | Album Dada |
Description | 41 p. : illustrée en couleurs ill. en coul. ; 29 cm |
Langue | Français. |
Indice | 781.61 |
Centre d'intérêts | Documentaire jeunesse |
Support | Livre |
Découvrez Boby Lapointe, le chanteur, poète, barde rigolard qui jouait avec les mots comme personne, à grand renfort de contrepèteries et autres calembours. Ce livre, qui entre dans la collection "Il suffit de passer le pont" aux éditions Mango, présente les chansons les plus connues du poète : La maman des poissons, Le papa du papa, Aragon et Castille, Lena, Bobo Léon, La peinture à l'huile, Ta Katie t'a quitté, L'hélicon, Madame Mado m'a dit. 17 chansons qui donnent un aperçu savoureux des textes du grand Boby. Les illustrations [...] colorées et rigolotes d'Albert Lemant se marient à la perfection avec les paroles, et traduisent exactement l'esprit du chanteur, enjoué et ripailleur.
Le Boby Lapointe
Médias
Boby Lapointe, de son vrai nom Robert Jean-François Joseph Pascal Lapointe, né le [1] à Pézenas (Hérault) et mort le dans la même ville, est un auteur-interprète français, surtout connu pour ses textes parsemés de calembours, de contrepèteries, d'allitérations et de paronomases.
« Élevé par ses parents. Études au collège. Fort en maths », comme il le raconte lui-même dans ses mémoires, son côté fantasque et farceur se révèle très tôt. Dès son adolescence, avec quelques camarades de jeu, il prend plaisir à narguer le bourgeois et à ridiculiser la société bien-pensante et le clergé.
Cependant, son rêve est de voler : il ambitionne de devenir pilote d'essai, et se montre bon en sciences (notamment en mathématiques) à l'école tout en se révélant casse-cou avec des engins (plus ou moins) volants qu'il conçoit, réalise et essaie, sans se soucier des fractures qu'il accumule ni des hospitalisations subséquentes.
Après avoir obtenu son baccalauréat, il commence à préparer le concours d'entrée à deux grandes écoles françaises : l'École centrale et Supaéro pour assouvir sa passion de l'aviation et des maths. Louis Leprince-Ringuet, à qui Boby Lapointe présenta un traité de mathématiques, fut impressionné par sa rigueur de raisonnement et lui confia qu'il aurait pu se lancer dans la recherche[2][réf. nécessaire]. Il créa par la suite un mode de calcul basé sur le binaire, appelé la numération Bibi.
À l'âge de 20 ans, il doit abandonner ses études et est envoyé à Linz, en Autriche, en 1943 au titre du STO. Il s'évade la même année et rejoint, en mai 1944, sa région natale après sept mois d'errance sous différents noms d'emprunt. Une anecdote veut que parmi eux, il ait utilisé le nom de Robert Foulcan. Sa grande stature et sa force physique lui permettent de devenir scaphandrier au port de La Ciotat, essentiellement pour échapper aux recherches dont il est l'objet par les Allemands et la milice locale.
Son amour des mots et son envie d'écrire le poussent, à partir de ce moment, à composer des chansons dont le style est très marginal, tout en calembours, jeux de mots et contrepèteries : un style trop intellectuel pour qu'on lui donne facilement sa chance. Il rédige également un recueil de poésies et un traité sur les calembours [réf. nécessaire]. Il cherche des interprètes pour ses chansons, mais son style rebute : lors d'un gala de la chanson à Juan-les-Pins, les Frères Jacques qu'il y rencontre déclinent sa proposition, un peu effrayés par la complexité des textes truffés de jeux d'esprit.
En 1946, il épouse Colette Maclaud, avec qui il aura deux enfants, Ticha et Jacky. Ils quittent La Ciotat et la famille s'installe à Paris, où il ouvre un commerce de layettes. L'affaire ne marche pas et la boutique met la clé sous la porte. Dans la foulée, le couple divorce et Lapointe change de métier pour devenir installateur d'antennes de télévision, sans arrêter l'écriture.
C'est en 1954 qu'il débute officiellement sa carrière musicale : l'acteur Bourvil et le réalisateur Gilles Grangier choisissent une de ses chansons (Aragon et Castille) pour un passage musical où Bourvil chante, dans le film Poisson d'avril. Étienne Lorin, l'accordéoniste de Bourvil, est en effet devenu l'ami de Lapointe et a suggéré cette chanson à Bourvil. Bien que le film comme la chanson ne connaissent pas de succès, Lapointe est enfin introduit dans le milieu parisien.
Il fait ses grands débuts en tant que chanteur dans un cabaret parisien, Le Cheval d'Or. Il y croise Anne Sylvestre, Raymond Devos, Ricet Barrier et Georges Brassens, avec qui naît une sympathie réciproque. Lapointe est remarqué non seulement pour sa présence physique (sa taille et son aspect athlétiques n'y sont pas étrangers, de même que ses airs faussement bourrus), mais aussi pour son élocution aléatoire et son style de textes tout en jeux de mots. Il devient ainsi l'attraction principale du cabaret et attire l'attention du réalisateur François Truffaut. Ce dernier imagine de lui faire jouer le rôle du chanteur de bar dans son nouveau film Tirez sur le pianiste, avec Charles Aznavour dans le rôle du pianiste[3]. Les chansons choisies sont Framboise et Marcelle. Lapointe rencontre Philippe Weil sur le tournage. Celui-ci l'engage dans un autre cabaret parisien, Les Trois Baudets. En 1960 et 1961, Lapointe y enregistre deux disques avec notamment les chansons Marcelle, Le Poisson fa, Bobo Léon et Aragon et Castille, qui rencontrent enfin le succès.
Les compositions suivantes ne démentent pas ce succès : L'Hélicon, Ta Katie t'a quitté, Saucisson de cheval, Comprend qui peut, Méli-mélodie, Le Tube de toilette, La Maman des poissons… Boby Lapointe devient un invité récurrent de l'émission Les Raisins verts de Jean-Christophe Averty, pour laquelle il ira jusqu'à interpréter une chanson qui n'est pas à son répertoire habituel, Si j'avais un marteau, en maniant une faucille d'un air entendu.
Dans les années 1960, Lapointe et Brassens enchaînent les tournées et les récitals. Mais son côté fantasque lui fait commettre des erreurs. Quand il ouvre un café concert, Le Cadran Bleu, la faillite survient rapidement. Brassens le secourt en épongeant une partie des dettes et l'aide à trouver des petits boulots pour vivre. Le directeur des programmes d'Europe 1, Lucien Morisse, intervient pour qu'il signe un contrat. Mais la période yéyé a commencé et le style musical de fanfare, sur lequel toutes les chansons de Lapointe sont basées, ne fait plus autant recette, ni sur les ondes, ni dans les bacs.[4]
En 1968, il invente le système bibi-binaire, système de numération qui préfigure une voie que suivra l'évolution de l'informatique. Ce système sera publié en 1970 dans le livre Les Cerveaux non humains, introduction à l'Informatique (S.G.P.P.), de Jean-Claude Quiniou, Jean-Marc Font, Gérard Verroust, Philippe et Claudine Marenco.
Il continue à chanter toutefois, et sa dernière apparition en public a lieu en première partie d'un concert de son ami et fan Pierre Perret à la salle Bobino à Paris.[5]
À partir de la fin des années 1960, Boby Lapointe va reprendre sa carrière au cinéma et tourne avec le réalisateur Claude Sautet Max et les ferrailleurs et Les Choses de la vie. Il enchaîne ensuite l'interprétation d'autres personnages secondaires dans plusieurs autres films, d'autres réalisateurs. Dans le même temps, Joe Dassin pousse Lapointe à signer un nouveau contrat chez Fontana/Philips tout en devenant son producteur. Lapointe part en tournée pour promouvoir son dernier album, Comprend qui peut sous la houlette de Dassin. L'album est illustré par un portrait du chanteur réalisé par le peintre naïf Maurice Ghiglion-Green. Ce portrait deviendra d'ailleurs quelques années plus tard l'icône de Lapointe, en pull marin et le nez dans les pâquerettes.[6]
Le dernier disque de Boby Lapointe est salué par la critique, ainsi que par le groupe du cercle Charles Cros, sans toutefois recevoir de prix : le disque annonce un tournant, avec des chansons chantées assez rapidement, avec des jeux de mots subtils, le tout avec un humour tendre, bon enfant, et l'impression pour celui qui écoute les chansons, de découvrir comme une nouvelle langue étrangère, tant les mots se chevauchent ( exemple de chanson : Je suis né au Chili) , le tout avec un rythme soutenu, qui annonçait une suite de carrière très riche dans le monde de la chanson pour Boby Lapointe, car il commençait tout juste à explorer ces nouvelles facettes de son travail d'auteur-compositeur, ce qui pouvait le faire passer de chansonnier fantaisiste, au statut de grand de la chanson, comme son ami Brassens.[interprétation personnelle]
Son ami comédien Pierre Étaix qui commençait à avoir du succès au cinéma avec son personnage de clown Yoyo, dès 1965, mais qui avait aussi des hauts et des bas dans sa carrière de comédien, avait mesuré le potentiel de comédien comique ou dramatique chez Boby Lapointe, et il envisageait de réaliser plusieurs films ou projets avec lui, mais Boby Lapointe n'aura pas le temps de concrétiser les projets[7].
Sa dernière apparition à la télévision remonte à l'été 1971, où il participa à l'émission de Jean-Christophe Averty La lanterne magique aux côtés de la chanteuse Dani, avec Michel Fugain, l'acteur Claude Piéplu et d'autres célébrités de l'époque.
Atteint d'un cancer du pancréas, Boby Lapointe décède à 50 ans, en 1972, à Pézenas où il est enterré. Il a enregistré une cinquantaine de chansons.
Sa carrière discographique comporte onze disques vinyls et a fait l'objet d'une réédition sous coffret. Quatre CD sont édités chez Polygram.
Il participe à quelques films comme acteur mais c'est comme chanteur qu'il apparait pour la première au cinéma, sous la direction de Truffaut.
En 2008 sort le DVD, compilation de ses chansons et interviews. Il contient entre autres un reportage à son sujet.
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Note : La chanson « Depuis l'temps que j'l'attends mon prince charmant », qu'il chante en duo avec Anne Sylvestre, est de celle-ci, paroles et musique © 1969 Alleluia.
Féru de mathématiques, Boby Lapointe imagina une prononciation pour la codification en base 16, qu'il nomma « bibi-binaire » (pour binaire puissance deux puissance deux). On nomme aussi cette codification « bibi », et son avantage principal sur la notation classique est un énoncé à la fois plus bref, plus compréhensible, voire plus poétique des nombres.
Un album de reprises Boby Tutti-Frutti - L'hommage délicieux à Boby Lapointe de Lilicub est sorti en 2002, avec les nombreuses participations de Jacques Higelin, Izïa Higelin, CharlElie Couture, Marka, Daran, Noriko Kato, Caroline Loeb, John Lenine Band, Clarika, Pierre Vassiliu et Thallia, Rachel Des Bois, Paule-Andrée Cassidy, Gérard Blanchard, Marcel et son Orchestre, Java, Sttellla, Jacno, Alain Souchon, Les Cherche Midi, et enfin Elli Medeiros.
En 2012, le pianiste de jazz Jean-Marie Machado invite André Minvielle pour un album hommage à Boby Lapointe qui s'intitule La Fête à Boby. L'album sort le 11 octobre sur le label Bee Jazz. L'album comprend des grands succès de Boby Lapointe repris et ré-arrangés, mais aussi des compositions originales de Jean-Marie Machado et André Minvielle inspirées par l'univers de Boby Lapointe[9].
L'astéroïde (27968) Bobylapointe fut nommé en son honneur.