"En réserve" : la médiathèque dispose d'une "réserve" constituée d'oeuvres classiques, de documentaires fondamentaux ou en multiples exemplaires. Ces documents sont consultables et empruntables sur demande. Adressez-vous à un bibliothècaire.
"Equipement" : les documents portant cette mention sont souvent des nouveautés. Ils vont être couverts et renforcés pour le prêt et seront disponibles très prochainement. Vous pouvez réserver les documents qui sont à "l'équipement".
Philippe Clay, de son vrai nom Philippe Mathevet, est un chanteur et acteur français, né dans le 14e arrondissement de Paris le et décédé à Issy-les-Moulineaux le d'une crise cardiaque.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille se réfugie en Auvergne[1]. À l'âge de 16 ans, en 1943, il s'engage dans le maquis. À la Libération, il va ensuite rejoindre l'armée française et combattre jusqu'en Allemagne[1]. Il y découvrira le théâtre, amusant ses camarades avec de petites pièces[1].
À son retour en France, il décide d'en faire son métier et sa mère l'inscrit au Conservatoire national d'art dramatique. C'est là qu'il apprend à placer sa voix et acquiert l'art du mime. À cette époque, on le cantonne dans des rôles de grand dégingandé. Mais il en sera exclu pour indiscipline[1]. Il va alors jouer différentes pièces au théâtre de Chaillot[1].
En 1947, presque malgré lui — des amis l'ayant inscrit à son insu —, Philippe Clay gagne un concours de chant amateur dans un bar « À la colonne de la Bastille ». On lui propose alors une tournée en Afrique. Il se rend aux éditions Raoul Breton et part avec, sous le bras, une valise de chansons, dont plusieurs signées par Charles Aznavour, alors peu connu. Après avoir rodé son répertoire pendant un an, il rentre à Paris et se produit aux Trois baudets et à la Fontaine des quatre saisons.
Il fréquente alors les caves de Saint-Germain-des-Prés et devient l'ami de Jacques Prévert, Boris Vian et Serge Gainsbourg. De 1957 à 1962, il passe à quatre reprises en vedette à l'Olympia, fait de nombreuses tournées à l'étranger et connaît ses plus grands succès : Les Voyous, Festival d'Aubervilliers, Le Danseur de charleston.
Au cinéma, il est Casimir le Serpentin (rôle rappelant Valentin le Désossé) dans le film French Cancan de Jean Renoir et Clopin, le chef de la Cour des miracles, dans le Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy. Après un passage à vide, il renoue en 1971 avec le succès en chantant des chansons comme Mes universités ou La Quarantaine en réaction au mouvement de mai 68. Ce répertoire anticontestataire l'avait marqué politiquement à droite, d'autant plus que, dans la décennie suivante, il s'engage au RPR, le parti fondé par Jacques Chirac.
En 1975, il joue dans Monte-Cristo, la comédie musicale d'Eddy Marnay, dont Michel Legrand est le compositeur. Le spectacle monté aux Théâtre des Champs-Élysées de Paris et mis en scène par Maurice Jacquemont ne rencontre pas le succès escompté.
C'est aussi à lui que l'on doit l'interprétation de La Complainte des apaches, générique de la série Les Brigades du Tigre, orchestré par Claude Bolling. Philippe Clay a chanté également Marseille, Le Cerisier de ma maison, Je t'aime.
Philippe Clay appartenait au cercle très fermé des comédiens-interprètes de grand talent aux côtés de Serge Reggiani, Mouloudji ou Yves Montand. Son visage anguleux, son allure filiforme qui soulignait sa grande taille (1,92 m), sa façon d'arpenter la scène à grandes enjambées, son art du mime, sa voix puissante et gouailleuse et son sens du comique en faisaient un interprète hors pair.