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Cote | Localisation | Statut |
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R ANG | Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0934204577 |
Auteur | Christine Angot [auteur] |
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Titre | Les Petits / Christine Angot. |
Editeur | Paris : Flammarion, 2010. |
Description | 187 p. ; 21 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Roman adulte |
Support | Livre |
Ils se rencontrent à Paris. L'histoire s'installe par paliers, mais assez simplement. Ils finissent par prendre un appartement dans le quinzième, où ils vivent, avec les enfants qui arrivent à un rythme régulier. Rien que de très ordinaire, classique, courant. Mais que se passe-t-il à l'intérieur de ces quatre murs ? Quels détails du ménage, du partage du lit, de l'éducation des enfants et de toute l'organisation matérielle vont mettre en péril progressivement l'équilibre ? Comment se reconstituent dans un intérieur les luttes [...] sociales, raciales, sexuelles ? Vont-ils s'en libérer ? Quel rôle joue l'argent ? ? quel moment les murs deviennent-ils des passoires de toutes les maladies sociales ? Ont-ils jamais protégé de quoi que ce soit ? Faut-il renoncer ? Qui va gagner ? Lui ? Elle ? Et que va-t-il arriver aux petits, qui les réunissent et les divisent ? L'hostilité croissante entre un homme et une femme. la violence quotidienne entre un père et une mère, les manipulations et déchirements qu'éveillent les enfants : la narratrice restitue ces scènes, tantôt de manière tendre, tantôt implacable. L'écriture s'impose ici avec une émotion contenue et une clairvoyance coupante. Dans un roman réaliste, quasi naturaliste. Christine Angot met en scène le côté sombre de la puissance féminine, elle en fait une donnée essentielle autour de laquelle tous les autres personnages auront à se définir.
bon état - broché - -
Médias
Christine Angot, née Christine Schwartz le à Châteauroux (Indre), est une romancière et dramaturge française. Elle pratique fréquemment la lecture publique de ses textes, notamment sur scène.
Figure emblématique de l'autofiction, terme qu'elle rejette cependant, son œuvre littéraire, ses nombreux articles ainsi que ses interventions médiatiques suscitent souvent la controverse. Elle est depuis la parution de L'Inceste en 1999 une personnalité de la littérature francophone contemporaine, lauréate du prix France Culture en 2005, du prix de Flore en 2006 et du prix Décembre en 2015.
Née Christine Pierrette Marie-Clotilde Schwartz, Christine Angot passe son enfance à Châteauroux, avec sa mère, Rachel Schwartz, et sa grand-mère. Son père, traducteur auprès des institutions européennes, a quitté le foyer familial avant sa naissance.
Il ne la reconnaîtra officiellement que lorsqu'elle aura 14 ans. Elle prend alors le nom d'Angot. Elle quitte Châteauroux et s'installe à Reims avec sa mère. Après le Baccalauréat, elle entame des études d'anglais et de droit. Elle obtient un DEA de droit international public, puis se spécialise en droit européen au Collège d'Europe à Bruges[1].
Christine Angot se désintéresse alors de ses études et commence ses premières années d'écriture :
Dès lors, pendant six ans (elle est mariée, mère d'une fille et réside à Nice), ses manuscrits lui sont retournés par les maisons d'édition à qui elle propose ses textes[1]. Elle ne publie son premier roman, Vu du ciel, qu'en 1990 chez Gallimard dans la collection « L'Arpenteur ». Ce roman et les deux suivants, Not to be et Léonore, toujours connaissent une faible résonance médiatique et se vendent peu[2]. Son quatrième manuscrit, Interview, est refusé par son éditeur. Christine Angot quitte la maison Gallimard à la suite d'un rapport de lecture qui lui est défavorable :
Elle intègre alors la maison Fayard puis les éditions Stock, où elle est éditée par Jean-Marc Roberts[3].
Christine Angot est propulsée sur le devant de la scène littéraire en 1999 avec la publication de L'Inceste qui défraie la chronique littéraire et qui se vendra à près de 50 000 exemplaires[4].
En 2005, elle obtient le prix France Culture pour Les Désaxés et Une partie du cœur[5].
En 2006, elle quitte les éditions Stock pour la maison Flammarion où elle publie Rendez-vous qui obtient le prix de Flore[6]. La même année, elle intervient régulièrement dans l'émission Campus[7], animée par Guillaume Durand sur France 2. Elle intègre par la suite les éditions du Seuil en 2008. Ce dernier transfert est largement médiatisé au vu de la somme déboursée par la maison d'édition : 240 000 €[8].
En 2011, Christine Angot fait son retour chez Flammarion, où elle publie Les Petits. À partir de la même année, elle fait partie du jury du prix Saint-Germain[9] qu'elle préside en 2012.
En 2012, elle obtient le prix Sade pour Une semaine de vacances, court roman qui fait scandale[10]. Son éditeur, Flammarion, avait pourtant annoncé qu'il ne souhaitait pas qu'elle reçoive ce prix, notamment pour lui donner plus de chances d'en obtenir un autre plus prestigieux[11]. Elle refuse le prix, dans une lettre au président du jury, Emmanuel Pierrat, en expliquant : « L'image de ce prix, qu'elle corresponde ou non à l’œuvre du Marquis de Sade, est en contradiction totale avec le livre que j'ai écrit, et ne pas refuser ce prix serait souscrire à un contresens objectif quant à ce que dit ce livre, contresens que je récuse[12]. »
En juillet 2014, elle fait partie des signataires d'une lettre ouverte adressée au président de la République, publiée dans Libération, qui s'oppose à la gestation pour autrui[13],[14].
En mars 2016 elle est la rédactrice en chef du supplément Libé des écrivains du journal Libération[15].
Après avoir quitté Nice pour Montpellier, Christine Angot réside aujourd'hui à Paris. Depuis 2007, l'agent littéraire Andrew Wylie travaille pour elle[16].
Au-delà des lectures organisées dans les librairies, Christine Angot se produit régulièrement sur des scènes théâtrales, comme en 2000, au Théâtre national de la Colline, où elle propose une lecture de Quitter la ville[17] – théâtre dans lequel, en 2008, elle ouvre le festival Mediapart avec une lecture de son roman Le Marché des amants[18].
Plusieurs « événements » consacrés à son œuvre ont été organisés : en 2013, par exemple, durant le Festival d'Avignon, Christine Angot, accompagnée de comédiens, propose des lectures, mises en scènes et conversation autour de ses œuvres, dans la cour du musée Calvet. Le programme est retransmis sur France Culture sous le titre Une semaine de vacances avec Christine Angot[19]. La même année, le Théâtre Sorano lui est confié et propose, durant une semaine, des rencontres, des lectures et des projections avec, notamment, Laure Adler, Jacques-Alain Miller, Camille Laurens, Rachid O. et Typhaine Samoyault[20].
À partir de 2013, elle se produit régulièrement à la Maison de la poésie où elle propose notamment des lectures[21] et conférences[22] autour de ses livres et des lectures d'œuvres d'autres écrivains comme Marguerite Duras[23].
Christine Angot collabore régulièrement au journal Libération au sein duquel elle tient, en alternance avec d'autres écrivains, la chronique « Écritures »[24]. Elle publie également, de façon fréquente, notamment dans Le Monde, Le Point ou encore Télérama, des chroniques sur la littérature et l'art (sur Emmanuel Carrère[25], Michel Houellebecq[26], Van Gogh[27], Marguerite Duras par exemple), des réactions en lien avec l'actualité[28] ainsi que des portraits d'hommes politiques (dont François Hollande[29], Ségolène Royal[30], Dominique Strauss Kahn[31], Nicolas Sarkozy, Marine Lepen[32]...) et de personnages médiatiques (Bernard-Henri Lévy[33], Jean-Marc Roberts[34]...). À partir de 2016 elle collabore au journal Le Nouvel Observateur pour lequel elle rédige des portraits des candidats à l'élection présidentielle de 2017.
Par ailleurs, Angot publie des récits[35] ainsi des articles en lien avec son travail d'écriture[36] et qui évoquent la réception de ses livres[37],[38], ses apparitions médiatiques[39] ou encore des sujets plus intimes[40],[41].
De nombreux textes ont également été publiés dans le magazine Epok, lorsque l'auteur y tenait une chronique : « Le mot d'Angot », au début des années 2000.
En 2008, à la suite de la publication du Marché des amants, Christine Angot se voit obligée de dédommager, après accord, à hauteur de 10 000 euros, Élise Bidoit (ex-femme de son nouveau compagnon[42]), qui a reconnu une partie de sa situation personnelle transcrite dans l'œuvre[43].
En 2011, lors de la publication du roman Les Petits, Élise Bidoit accuse à nouveau Christine Angot d'atteinte à sa vie privée et familiale[44] et décide d'attaquer l'auteur en justice. Cette dernière comparait le pour atteinte à la vie privée[45],[46],[47]. Elle est condamnée, conjointement avec son éditeur, le à verser 40 000 € de dommages et intérêts[48] à Elise Bidoit.
La critique littéraire classe souvent les textes d'Angot dans la catégorie autofiction. L'auteur refuse pourtant cette étiquette :
Christine Angot déclare ne rien « raconter », au sens purement narratif du terme, mais simple « dire »[52], et concevoir la littérature comme une « aventure, d'autant plus que c'est une aventure, dit-elle, qui concerne la personne qui écrit l'écriture mais aussi ceux qui sont en mesure de recevoir ou de ne pas recevoir l'écriture. »[51].
Son œuvre se caractérise par le déploiement d'un discours qui met à l'épreuve les rapports entre la vérité et la fiction dans le roman autobiographique :
Dès lors, œuvre qui mêle dénudement confessionnel et fiction, les livres de Christine Angot, pour qui, en littérature, « il n'y a ni morale ni responsabilité »[54], sont le résultat de la rencontre frontale entre la vie et l'écriture : « La vie tout le temps, comme ça, infecte tout ce que je suis en train de faire »[55].
On notera par ailleurs l'emploi du récit « métafictif »[56], racontant et commentant l'écriture, la lecture et la réception médiatique de ses textes dans, entre autres, Sujet Angot, Une partie du cœur et Quitter la ville.
Christine Angot s'efforce aussi de sonder le rapport de la société à la parole de l'écrivain sur la place publique, parole qu'elle qualifie de « performative » dans les premières pages de Quitter la ville :
L'exploration du motif incestueux (ou des liens entre l'espace sociétal et l'interdit fondamental de l'inceste) est un thème récurrent de son œuvre, et plus particulièrement dans L'Inceste et Une semaine de vacances.
Les influences littéraires de Christine Angot sont nombreuses, et vont de Louis-Ferdinand Céline à Marguerite Duras en passant par Marcel Proust — page 24 de Léonore, toujours, il y a une allusion claire à l'incipit du roman Du côté de chez Swann et elle cite d'ailleurs Proust en exergue à Pourquoi le Brésil ?. Elle déclare :
Elle évoque aussi son admiration pour Samuel Beckett : « Lui, on ne peut pas se demander si c'est un écrivain ou non. On sait que c'en est un »[57], mais aussi Hervé Guibert qu'elle reconnaît être « un auteur important qui a ouvert des portes ». Elle déclare s'être intéressée tardivement au genre poétique, notamment au travers d'Henri Michaux : « Je me rends compte que la poésie, c'est bien. Je croyais qu'il y avait trop de « regardez, je fais de la belle littérature » alors que le roman peut traîner partout et peut flirter avec le vulgaire. La poésie c'est un art noble, le roman est une forme bâtarde. Qui, donc, me convient mieux[57].
Parmi ses contemporains, elle souligne son goût pour les romans de Camille Laurens : « Ce que j'aime bien chez elle c'est qu'elle ne s'embarque pas dans des contradictions. Chez elle, les phrases ne se détruisent pas les unes les autres comme chez moi. Avec elle, la phrase, rien ne peut l'arrêter »[57] et Mathieu Lindon qu'elle soutiendra lors de la polémique suscitée par la publication de son roman Le Procès de Jean-Marie Le Pen. Par ailleurs, l'œuvre de Christine Angot est souvent rapprochée de celle de Guillaume Dustan dont elle serait l' « alter-Angot »[58].
Dans L'Inceste, Christine Angot note : « Toujours m'appuyer sur des choses annexes, faire des rapprochements, depuis que j'écris, il y a toujours eu d'autres voix, d'autres textes, d'autres choses, un autre angle sous lequel j'essaie de me montrer »[59]. De fait, la plupart de ses œuvres sont le produit d'un processus de réécriture et de citations d'autres livres - emprunts explicites ou cachés au lecteur.
On évoquera, en premier lieu, la réécriture de l'incipit d'À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie d'Hervé Guibert qui ouvre L'Inceste, ainsi que les nombreuses citations qui émaillent le texte. Quant à son roman suivant, Quitter la ville, il contient de nombreux emprunts (réécrits ou fidèles), à la pièce Œdipe, ainsi que des citations extraites de Cet amour-là de Yann Andréa, dernier compagnon de Marguerite Duras. En outre, le texte est largement composé de citations d'article de presse, de chroniques et critiques littéraires.
Christine Angot avoue aussi s'être servie des Cahiers de Vaslav Nijinski et du Livre noir élaboré par Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman (destiné à recueillir des témoignages et documents sur la Shoah), afin de rédiger son ouvrage Les Autres. Quant à Léonore, toujours, le texte évoque Sexus d'Henry Miller et L'Usage de la vie mentionne quant à lui des liens avec C'était tout une vie de François Bon[57]. En outre, Interview contient une citation voilée du chanteur Dominique A.