"En réserve" : la médiathèque dispose d'une "réserve" constituée d'oeuvres classiques, de documentaires fondamentaux ou en multiples exemplaires. Ces documents sont consultables et empruntables sur demande. Adressez-vous à un bibliothècaire.
"Equipement" : les documents portant cette mention sont souvent des nouveautés. Ils vont être couverts et renforcés pour le prêt et seront disponibles très prochainement. Vous pouvez réserver les documents qui sont à "l'équipement".
Cote | Localisation | Statut |
---|---|---|
A | Albums & Romans Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0740634577 |
Auteur | Annie Agopian |
---|---|
Titre | Dans 3500 Mercredis / Annie Agopian ; illustré par Claire Franek. |
Editeur | Rodez : Rouergue, 1999. |
Description | Non p. : ill.en coul., couv. ill. en coul. ; 21 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Album |
Autres auteurs | Claire Franek [illustrateur] |
Support | Livre |
Un jour, quand on aura été assez grands, assez longtemps… on redeviendra petits " et on fera ce qu'on voudra : se lever trop, mettre plein de cacao dans son bol, mettre la télé fort, regarder les amoureux, aller à l'aventure, faire le tour du monde (ou pas), roucouler avec les bébés
3
Médias
Annie Agopian est une femme de lettres française d'origine arménienne[1] née au Cameroun le .
Elle vit son enfance entre Madagascar et Aix-en-Provence.
Elle écrit longtemps pour la publicité et la presse, puis publie en 1993 son premier roman pour la jeunesse. Elle anime également des rencontres-lectures en classes primaires, ainsi que des ateliers d’écriture pour les enfants, les jeunes et les adultes. Elle travaille principalement pour les éditions Didier Jeunesse et pour les éditions du Rouergue.
C'est une femme qui raconte, en même temps qu'elle se raconte. Tragédie banale s'il en est, son amant, W., l'a quittée. Enfin presque quittée. Ils continuent de se voir, tandis que W. réserve désormais sa passion et son sexe à une inconnue, professeur d'histoire à l'université de Paris III. Pourquoi écrire, qu'écrire alors ? Sans doute, et la narratrice le reconnaît elle-même, les mots ont-ils une vocation cathartique, qui permet de réduire en l'exprimant le trop-plein de la jalousie qui ronge les derniers souvenirs, promesse [...] d'un futur non tenu. S'ensuit une aussi phatique que pathétique fuite en avant pour retrouver la trace de l'Autre et apaiser la douleur de ne pas savoir. Ne pas savoir son nom, ne pas savoir ce qu'elle est ni à quoi, au juste, elle ressemble… Annie Ernaux n'a pas son pareil pour embarquer crescendo son lecteur dans cette valse à trois temps (rupture, réminiscence, évacuation) qui sacralise l'amour déçu-déchu. À la différence du pseudo-intimiste À ce soir de Laure Adler, L'Occupation parvient à mettre l'accent sur la source de la souffrance sentimentale : ce par quoi l'autre s'absente, ombre parmi les ombres, et vous considère comme un fantôme décharné. Entre pudeur et impuissance, la fébrilité de l'héroïne qui cherche par tous les moyens à connaître le nom de l'élue du cœur de W. fait peine à voir/lire. À l'image de ce bref récit, le chagrin ne saurait toutefois durer qu'un temps, avant que la vengeance puis les rituels sacrificatoires ne prennent le relais… Dans de belles pages de ce journal quasi public, l'auteur porte l'écriture à son incandescence en l'assignant à l'art de "planter des aiguilles" ou de symboliser la "jalousie du réel". Ainsi cette "occupation" – au double sens d'activités mentale et physique tendues vers un but – résonne-t-elle paradoxalement du creux de la dépossession et de la perte invisible de l'enchantement. Les mots seuls, ces mêmes mots qui blessent et colmatent toutes les béances, ces mots si chers à Annie Ernaux amèneront son personnage à saisir en quoi la vérité est toujours au-delà de la réalité. Et chacun, à concevoir que c'est parce qu'on ne construit jamais sur du vide qu'il importe de nommer les gouffres qui s'ouvrent d'aventure en nous. La parole, comme l'amitié, qui demeure parfois quand l'amour s'écroule, est un lien invisible plus fort que tous les liens visibles. --Frédéric Grolleau