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Cote | Localisation | Statut |
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R CLE | Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0779424577 |
Auteur | Catherine Clément |
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Titre | Maison mère / Catherine Clément. |
Editeur | Paris : Nil, 2006. |
Description | 208 p. : couv. ill. en coul. ; 21 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Roman adulte |
Voir aussi | Sujet : Autobiographie ![]()
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Support | Livre |
C'est une histoire d'amour que nous raconte Catherine Clément, celle qui la lie à un refuge. Une maison de famille, au bord de la Loire, l'a recueillie dès 1939 pour la protéger de l'Occupation et de la terreur. Lui offrir une enfance. (Quatrième de couverture, extrait)
Médias
Catherine Clément (- Backès), philosophe et femme de lettres, est née le 10 février 1939 à Boulogne-Billancourt.
Née dans une famille mi-catholique, mi-juive, Catherine Clément passe une grande partie de son enfance sur les bords de la Loire avec sa grand-mère chrétienne, ce qu'elle raconte dans son livre Maison mère[1].
Du côté paternel, catholique, l'un de ses arrière-grands-pères tient une pharmacie à Dinan. Dans une émission de radio en 2014 sur France Inter, Catherine Clément témoigne : « On a trouvé dans les archives familiales des photographies de Mata Hari en costume d’officier posant (…), ce ne sont pas des photos volées (…), que ce potard avait pris dans son arrière-boutique. Comment est-ce qu’un pharmacien de Dinan se retrouve avec Mata Hari dans son arrière-boutique ? ». Elle « imagine » que son arrière-grand-père et Mata Hari ont eu « au minimum un début d'histoire sentimentale »[2].
Du côté maternel, sa famille est originaire de Russie via l'Azerbaïdjan. Son père, Georges Gornic, était étudiant en médecine et révolutionnaire. Les parents du père de Catherine Clément s'étaient réfugiés à Bakou, fuyant les persécutions contre les juifs russes à Partir des années 1870. Une communauté juive y a prospéré dans les années 1880. Monsieur et Madame Gornic se réfugient finalement en France où le mari s'établit comme fourreur. En 1931, il est président du syndicat des fourreurs. Ils mourront tous les deux à Auschwitz où ils seront déportés en mai 1944[2].
Sa mère, pharmacienne, a été membre de la Ramakrishna Mission (en). Catherine Clément raconte : « Après l'assassinat de mes grands-parents, quand on a été sûr qu'ils avaient été vraiment gazés, qu'on a eu les témoignages (…), ma mère est brièvement passée, je ne dirais pas qu’elle s'est convertie, par une secte, pas dangereuse d'ailleurs, qui s'appelle la Ramakrishna Mission (…). À la maison, il y avait une dame, ma mère, pharmacienne de son état, qui soufflait dans une conque tous les matins et se baladait en sari orange. Ça a fini par gonfler toute la famille et ça m’a donné une véritable phobie de l’Inde. Le Quai d’Orsay a dû me mettre dans l’avion quasiment de force »[2].
Elle intègre l'École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF) en 1959, école dite de Sèvres, mais installée boulevard Jourdan à Paris. Agrégée de philosophie à l’âge de 22 ans, la sévrienne devient ensuite l’assistante de Vladimir Jankélévitch à la Sorbonne[3] à 24 ans : au grade d'assistant, qui n'existe plus, les jeunes enseignants dirigeaient les travaux pratiques.
Sa rencontre avec Claude Lévi-Strauss, qui l’invite à décrypter un mythe africain devant son séminaire à l'EPHE en 1962, l’influence de manière décisive[3]. Elle lui consacre d’ailleurs son premier essai Claude Lévi-Strauss ou la structure et le malheur, publié en 1970, et un Que sais-je ? paru en 2002[4].
À partir de 1959, elle suit le séminaire de Jacques Lacan, d'abord à l'hôpital Sainte-Anne, puis à l'École Normale Supérieure et à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et ce jusqu'à la fin [réf. nécessaire]. Membre de l'École freudienne à titre « profane », elle n'a jamais été psychanalyste.
Détachée au CNRS, elle prépare provisoirement une thèse sur Le Paradis perdu de Vladimir Jankélévitch. En 1976, après 12 ans d'enseignement supérieur, elle démissionne de l'université. Fin 1976, elle entre au quotidien Le Matin de Paris comme chef de rubrique culture, chargée d'éditer les articles sur les livres, les expositions, le théâtre, la musique, à l'exception du cinéma ; elle est elle-même chargée de la critique des essais. Cet engagement dans un journal socialiste ne l'empêchait pas de militer au parti communiste français, dont elle est cependant exclue en février 1981. Elle se déclare dans Le Monde être devenue comme « une âme morte[5] ». Elle réagit ainsi suite, aux affaires dans des municipalités communistes, de l'envoi d'un bulldozer envoyé fin décembre 1980 contre un foyer insalubre d'immigrés à Vitry-sur-Seine[6],[7] et de la campagne à Montigny début février 1981 contre un présumé trafiquant de drogue immigré (mais non attaqué comme tel par le Maire Robert Hue). Elle réalise par ailleurs de grandes interviews, notamment le dernier entretien avec Jean-Paul Sartre, un entretien avec Claude Lévi-Strauss sur ses expériences japonaises, et le premier entretien de François Mitterrand au Matin de Paris.
Son aficion pour l'art de la tauromachie est développée dans un livre écrit avec François Coupry, Torero d'or, dont Le Matin de Paris, en 1981, fait l'éloge en ces termes : « L'intelligente groupie de la tauromachie en général et de la corrida rétablit les lois du fantasme et de la littérature spécialisée ; situe bien sa position de femme dans une joute où règnent les hommes ; formule allègrement rites de passage et d'initiation[8]. » Le livre a créé un véritable évènement médiatique, déchaînant des passions contradictoires, et un débat enflammé aux dossiers de l'écran quelques semaines plus tard la même année, annoncé dans Le Monde du 16 juillet, avec un article vengeur d'Andrée Valadier qui considère l'ouvrage comme « une insulte à l'intelligence[9]. » Jean Lacouture écrit quant à lui dans Le Monde du 10 juin 1981 : « Qu'une philosophe notoire et un romancier fêté, non contents d'avouer quelques penchants pour la tauromachie, aggravent leur cas en pénétrant dans l'arène, et de concert, voilà qui crée ce qu'on appelle un événement. Saluons-le. Ce n'est pas tous les jours qu'une spécialiste de Levi-Strauss, de Freud et de Lacan revêt le costume de lumière aux côtés d'un auteur de chez Gallimard pour un "mano a mano", plume en mains[10]. »
En 1982, elle est nommée au ministère des Relations extérieures, à la tête de l'AFAA, chargée de la diffusion et de l'accueil de la culture française à l'étranger. Mais sur demande de l'Association professionnelle des agents diplomatiques et consulaires, le Conseil d'État a annulé, en décembre 1984, la nomination de Catherine Clément, pour avoir été prononcée par une autorité incompétente[11].
André Lewin devient son mari après avoir pourtant, selon elle, saisi le Conseil d'État pour sa nomination à l'AFAA. Il lui reproche d'être seulement normalienne et pas énarque. Le conflit dure trois ans. Pour les réconcilier, le ministre des affaires étrangères de l'époque, Roland Dumas, les présente au cours d'un déjeuner de « réconciliation forcée ». C'est comme cela qu'ils se sont connus[2].
Elle séjourne quatre années en Inde, de 1987 à 1991, comme official hostess auprès de André Lewin qui est alors ambassadeur de France[12], puis cinq ans en Autriche, et enfin trois ans au Sénégal (1996-1999) [réf. nécessaire].
À l'époque, quand elle part pour l'Inde, elle a déjà publié cinq romans et huit essais. L'Inde lui inspire plusieurs ouvrages Pour l'amour de l'Inde (Flammarion, 1993), Le Voyage de Théo (Seuil, 1998), Promenade avec les dieux de l'Inde (Panama, 2005), La princesse mendiante (Panama, 2007)[13]. Elle est aujourd'hui par ailleurs membre du Forum franco-indien qui s’efforce de « changer l’image de marque de l’Inde en France[14] ».
Depuis 2002, elle dirige l'Université populaire du quai Branly, qui se déroule dans le théâtre Claude Lévi-Strauss, au sein même du musée du quai Branly. Elle a produit de 2009 à 2011 une émission sur France Culture chaque mercredi à 21 heures intitulée Cultures de soi, cultures des autres.
Le , face notamment à Dany Laferrière, Arthur Pauly et Jean-Claude Perrier, elle est candidate au fauteuil 2 de l'Académie française laissé vacant par Hector Bianciotti. Elle recueille 3 voix et c'est finalement ce premier qui est élu[15],[16].
Durant l'été 2014, elle propose du lundi au vendredi à 14 h 23 sur France Culture Nous serons comme des dieux, une série de feuilletons de 6 minutes contant les légendes et mythes de la Grèce antique, de l'Inde ou encore des cultures amérindiennes et africaines. Les épisodes racontent la vie et les mœurs des dieux sur un ton humoristique mais très documenté, et sont classés selon des thématiques hebdomadaires telles que : les procréations assistées, les amoureux massacrés, les déesses vierges ou encore Quand les bêtes sont des dieux.
Catherine Clément est commandeur de la Légion d'honneur et grand officier de l'ordre national du Mérite[17]. Elle est la sœur de Jérôme Clément, également auteur, et vice-président d’Arte et la compagne de l’ambassadeur André Lewin[13].