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Cote | Localisation | Statut |
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R CEN | Les Romans Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0894084577 |
Auteur | Jean-Yves Cendrey |
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Titre | Honecker 21 / Jean-Yves Cendrey. |
Editeur | Arles : Actes Sud, 2009. |
Collection | Domaine français |
Description | 222 p. : couv. ill. en coul. ; 22 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Roman adulte |
Catégorie | Roman adulte |
Support | Livre |
Médias
Jean-Yves Cendrey est un écrivain français né en le (59 ans) à Nevers. Marié à l’écrivain Marie NDiaye, il vit à Berlin.
Né à Nevers en 1957, d'un père militaire violent et alcoolique. Enfance malheureuse au gré des mutations de son père, de caserne en caserne, en France et en Allemagne, jusqu'à la révolte de l'âge adulte. « Je reviens du fond du trou, dit-il au journal [1] Le Monde]. C'était l'horreur au quotidien, les picolades paternelles démentes. J'avais l'Indo à la maison. Les guerres coloniales sont les pires… Ceux qui les ont faites les ramènent chez eux. »
Petit délinquant, révolté, « écorché vif », jusqu'à la découverte, à l'âge de 28 ans, du premier livre - Quant au riche avenir - d'une lycéenne timide et surdouée, Marie Ndiaye. Il lui écrit, elle lui répond, ils correspondent, se rencontrent, s'aiment et se marient. « Elle était une reine dans son château. J'étais un chemineau, un indigent de l'écriture. » Selon lui, elle l'apaise, canalise sa révolte dans l'écriture. La lycéenne « accouche » d'un écrivain. Il écrit son premier livre à 31 ans, elle donne naissance à un premier enfant Laurène, puis à Silvère, puis Romaric. Loin des capitales, des grandes villes, du buzz médiatique, le couple mène une existence tranquille et nomade.
Jusqu'en 2001. Février, au cœur de l'hiver, après une nuit blanche, l'écrivain, mais aussi le père, se lève et emmène l'instituteur du village de Cormeilles, dans cette paisible et verdoyante Normandie, où ils vivent depuis de longues années, où leurs enfants sont scolarisés, il emmène l'enseignant donc à la gendarmerie, l'accusant de pédophilie sur de nombreux élèves. L'instituteur aux lunettes fumées sera condamné à quinze ans de prison et l'écrivain qualifié de « citoyen remarquable ».
La directrice de l'école de Cormeilles et un inspecteur de l'Éducation nationale ont dans un premier temps été mis en examen pour non-dénonciation d'atteintes sexuelles, mais ont tous deux bénéficié d'un non-lieu et n'ont donc jamais été jugés.
Les enfants du couple Cendrey/Ndiaye n'ont pas été victimes des agissements du pédophile. À la suite de cette histoire tragique, il publie en 2005 Les jouets vivants.
À la suite de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence, dit-il, il quitte la France et s'installe à Berlin avec son épouse et leurs trois enfants.
La tragédie de Cormeilles va durablement marquer l'homme, sa vie, l'écrivain et son œuvre, réveillant les douleurs d'une enfance martyrisée même si les abus sexuels en étaient absents.
« Il y avait cette question (mouillée d'émotion chez les uns, gorgée de suspicion chez les autres) : pourquoi, comme tant d'autres, et trente ans durant, ne pas avoir laissé courir l'enseignant, laissé crever tous ces enfants ? Sans doute parce que je suis un ancien jouet vivant, auquel ont été épargnées les violences sexuelles mais que ses géniteurs entendaient désarticuler », explique-t-il sur Lire.fr
« J’ai été qualifié à la fois de justicier et de héros. Pour beaucoup, justicier est une insulte. C’était comme si tout à coup on transgressait la loi au lieu de la servir. En ce qui me concerne, je me fichais éperdument de la loi. Je n’avais qu’un seul but, faire en sorte que des enfants exposés à des abominations ne le soient plus, et ce, au plus vite. Ce que certains ont qualifié d’héroïque s’est d’ailleurs limité à faire monter un gros type que je connaissais très bien, et dont je ne redoutais pas grand-chose, dans ma voiture et le déposer 1 min 30 s plus tard à la gendarmerie, où un incapable alcoolisé était censé le prendre en charge », explique-t-il à Comme-un-roman.
« Ce n’était certes pas très heureux comme perspective, mais je savais que cela suffirait à provoquer un scandale, un dérèglement. Je n’ai fait ni justice, ni grand-chose d’extrêmement courageux. Je ne suis d’ailleurs intervenu que de manière égoïste. Quand j’ai appris la souffrance de ces enfants, cela m’a été insupportable. J’ai donc choisi ce qu’il y avait de plus rapide, radical et violent pour me dispenser de souffrir plus longtemps ».