Qiu Xiaolong, né à Shanghai en 1953, est un auteur chinois de roman policier, poète et amateur de taï chi.
Son père, professeur, est victime des gardes rouges pendant la Révolution culturelle vers 1966 et lui-même est interdit d'études plusieurs années. Néanmoins il réussit à apprendre l'anglais et à poursuivre ses études[1].
En 1988, il rejoint l'Université Washington de Saint-Louis dans le Missouri pour y poursuivre ses études. Alors qu'il devait rester une seule année aux États-Unis, il décide de s'y installer après les manifestations de la place Tian'anmen en 1989. En 1996, il soutiendra une thèse sur T. S. Eliot, prix Nobel de littérature en 1948[2].
Qiu Xiaolong vit désormais aux États-Unis et enseigne à l'université de Saint-Louis.
Qiu Xiaolong parle dans ses livres de la perversion de la Chine par l’argent : « Notre société est pourrie jusqu’au trognon, dit Vieux Chasseur, un ami de l’inspecteur Chen, dans le dernier livre. Maintenant que la corruption est ancrée dans les profondeurs du système, on ne peut que tomber dans le cynisme et la désillusion »[2].
Son héros, l'inspecteur principal Chen Cao, est aussi poète (Qiu Xiaolong a soutenu une thèse sur le poète américain T. S Eliot). Ses romans décrivent en détail la vie à Shanghai depuis les années 1990, mêlant intimement politique, vie courante et intrigue policière : la cuisine et la gastronomie, la crise du logement, les difficultés de transports, la corruption, la politique et l'omniprésence du Parti, les bouleversements de la Chine moderne, tout cela vient enrichir de manière pittoresque les enquêtes de l'inspecteur Chen Cao[3],[4]. Ainsi, dans son ouvrage Dragon bleu, tigre blanc, Qiu Xiaolong évoque Bo Xilai, un prince rouge condamné à la prison à vie[5].
Dans son sixième roman La Danseuse de Mao, Qiu Xiaolong évoque les traumatismes de la Révolution culturelle dont il a lui même été victime. L'inspecteur Chen Cao enquête sur la petite fille de Shang Yunguan, une ancienne maîtresse de Mao Zedong, quand celui-ci se déplaçait à Shanghaï[6].
Parmi les personnages récurrents des romans de Qiu Xiaolong, on peut citer :
Pour la critique littéraire Christine Ferniot, « Qiu Xiaolong décrypte une société chinoise qu'il connaît bien, même s'il vit aux Etats-Unis depuis vingt ans. Il offre un panorama de son pays plein d'humour et de justesse, au fil de ses mutations et de ses traumatismes »[12].
En 2001, Qiu a reçu le prix Anthony du premier roman pour son livre Mort d'une héroïne rouge.