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"J'ai rencontré Reda le soir de Noël 2012, alors que je rentrais chez moi après un repas avec des amis, vers quatre heures du matin. Il m'a abordé dans la rue et j'ai fini par lui proposer de monter dans mon studio. Ensuite, il m'a raconté l'histoire de son enfance et celle de l'arrivée de son père en France, son père qui avait fui l'Algérie. Vers six heures du matin, il a pris plusieurs de mes affaires, il a sorti un revolver et il a dit qu'il allait me tuer. Il m'a insulté, frappé, violé. Le lendemain les démarches médicales, [...] policières et judiciaires ont commencé, qui, plus qu'elles ne réparent la violence, la prolongent et l'aggravent." ...
Édouard Louis, né Eddy Bellegueule[2], grandit à Hallencourt (Somme), il est scolarisé au collège des cygnes à Longpré-les-Corps-Saints[3] puis rentre, en internat, en classe de seconde au lycée Madeleine-Michelis d'Amiens, où il fait partie de la section théâtre. C’est au lycée que ses camarades commenceront à l’appeler Édouard, « Eddy » ne pouvant être pour eux qu’un diminutif[4]. De 2008 à 2010, il est délégué de l'académie d'Amiens au Conseil national de la vie lycéenne, puis étudie l'histoire à l'université de Picardie, où il est remarqué par le philosophe Didier Eribon.
Il poursuit à partir de 2011 son parcours en étudiant la sociologie à l'ENS de la rue d'Ulm[5], après admission sur dossier, dont il est diplômé en 2014[6]. En 2013, il obtient de changer de nom et devient Édouard Louis[7], en prenant comme prénom le surnom qu’on lui donne depuis le lycée, et comme nom le prénom du héros de la pièce de théâtre Juste la fin du monde, également second prénom d’un ami[4].
La même année, il dirige l’ouvrage collectif Pierre Bourdieu. L'insoumission en héritage aux PUF, ouvrage dans lequel l'influence de Bourdieu sur la pensée critique et sur les politiques de l'émancipation est analysée[8]. En mars 2014, il annonce qu'il dirigera une collection, « Des mots », consacrée à des retranscriptions de conférences, des entretiens et des courts textes, pour cet éditeur[9], dont le premier volume sur Michel Foucault paraît au mois de juin de la même année, avec notamment des contributions de Georges Didi-Huberman, Leo Bersani, et Arlette Farge[10].
En janvier 2014, il publie En finir avec Eddy Bellegueule, un roman à forte dimension autobiographique. Très commenté dans les médias, traduit dans une vingtaine de langues[11] et largement salué pour ses qualités[12], le livre donne lieu aussi à plusieurs polémiques[13], notamment sur la manière dont il dépeint sa famille et son milieu social d'origine.
En septembre 2014, il intègre le CURAPP (Centre universitaire de recherches sur l’action publique et le politique) de l'UPJV d'Amiens[23] pour y effectuer une thèse de doctorat portant sur « les trajectoires des transfuges de classe »[24].
Dans Le Monde daté du 27-28 septembre 2015, il signe toujours avec Geoffroy de Lagasnerie un manifeste intitulé « Intellectuels de gauche, réengagez-vous ! »[25],[26]. Volontairement polémique, le texte condamne le silence voire la fascination de la gauche face à la montée de l'extrême droite, et fustige le champ médiatique laissé libre aux intellectuels jugés réactionnaires.
En 2015, il est classé par le magazine Les Inrockuptibles parmi les cent créateurs qui, dans tous les domaines, « réinventent la culture »[27].