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Cote | Localisation | Statut |
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R LEC | Les Romans Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 1172264577 |
Auteur | Jean-Marie Gustave Le Clézio [auteur] |
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Titre | Bitna, sous le ciel de Séoul / Jean-Marie Gustave Le Clézio. |
Editeur | Paris : Stock, 2018. |
Description | 216 p. ; 22 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Roman adulte |
Parce que le conte peut faire reculer la mort, Bitna, étudiante coréenne sans un sou, invente des histoires pour Salomé, immobilisée par une maladie incurable. La première lutte contre la pauvreté, la seconde contre la douleur. Ensemble, elles se sauvent dans des récits quotidiens ou fabuleux, et bientôt la frontière entre réalité et imaginaire disparaît...
Médias
Jean-Marie Gustave Le Clézio, plus connu sous la signature J. M. G. Le Clézio[1], né le à Nice, est un écrivain de langue française, comme il se définit lui-même[2],[3], de nationalités française et mauricienne.
Il connaît très vite le succès avec son premier roman publié, Le Procès-verbal (1963). Jusqu’au milieu des années 1970, son œuvre littéraire porte la marque des recherches formelles du Nouveau Roman. Par la suite, influencé par ses origines familiales, par ses incessants voyages et par son goût marqué pour les cultures amérindiennes, Le Clézio publie des romans qui font une large part à l’onirisme et au mythe (Désert et Le Chercheur d’or), ainsi que des livres à dominante plus personnelle[4], autobiographique ou familiale (L'Africain). Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages de fiction (romans, contes, nouvelles) et d’essais.
Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 2008, en tant qu’« écrivain de nouveaux départs[5], de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle, explorateur d’une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante[6]. »
Après un premier mariage en 1961 avec Rosalie Piquemal (avec qui il a une fille, Patricia), il se marie en 1975 avec Jémia Jean[7], originaire du Maroc[8] et du Sahara occidental (de Saguia el-Hamra) et mère de sa deuxième fille Alice[9]. Ensemble, ils écrivent Sirandanes (recueil de devinettes proverbiales courantes à Maurice) et Gens des nuages[10].
J. M. G. Le Clézio se déclare très proche de l'Islam et en particulier du soufisme[11].
Jean-Marie Gustave Le Clézio est le fils de Raoul Le Clézio (chirurgien) et de Simone Le Clézio[7]. Ses parents sont cousins germains (tous les deux ont le même grand-père, sir Eugène Le Clézio) et sont issus d’une famille bretonne émigrée à l’île Maurice au XVIIIe siècle[12], où ils acquièrent la nationalité britannique à la suite de l’annexion de l’île par l’Empire. Le Clézio se considère lui-même comme de culture mauricienne et de langue française[2]. Il écrit ses premiers récits à l’âge de sept ans, dans la cabine du bateau qui le conduit avec sa mère au Nigeria où il va retrouver son père, qui y est resté pendant la Seconde Guerre mondiale. L’écriture et le voyage resteront dès lors indissociables sous sa plume.
Le jeune homme effectue ses études au lycée Masséna, puis au collège littéraire universitaire à Nice, à Aix-en-Provence, puis à Londres et à Bristol. En 1964, il rédige un mémoire pour l’obtention du diplôme d’études supérieures sur le thème : « La solitude dans l’œuvre d’Henri Michaux[10] ».
Dès 23 ans, il devient célèbre lorsque paraît Le Procès-verbal, récit esthétiquement proche de L'Étranger d’Albert Camus et des recherches narratives du Nouveau Roman, baigné par le climat de la guerre d’Algérie finissante[13], et couronné par le prix Renaudot en 1963[14].
En 1967, il fait son service national en Thaïlande en tant que coopérant, et est rapidement expulsé pour avoir dénoncé le tourisme sexuel[15]. Il est envoyé au Mexique afin d’y finir son service. Il participe à l’organisation de la bibliothèque de l'Institut français d’Amérique latine (IFAL), et commence à étudier le maya et le nahuatl à l’université de Mexico, études qui le conduiront au Yucatán[16]. Pendant quatre ans, de 1970 à 1974, il partage la vie des Indiens Emberás et Waunanas, au Panama. La découverte de leur mode de vie, si différent de celui qu'il connaissait jusqu'alors, constitue pour lui une expérience qu'il qualifiera plus tard de « bouleversante[2] ».
En 1977, Le Clézio publie une traduction des Prophéties du Chilam Balam, ouvrage mythologique maya, travail qu'il effectue au Yucatán[16]. Spécialiste du Michoacán (centre du Mexique), il soutient en 1983 une thèse d’histoire sur ce sujet à l’Institut d'études mexicaines de Perpignan. Il enseigne entre autres aux universités de Bangkok, de Mexico, de Boston, d’Austin et d’Albuquerque, mais en 1978, il ne peut accéder au poste de chercheur au CNRS.
À la fin des années 1970, Le Clézio opère un changement dans son style d’écriture et publie des livres plus apaisés, à l’écriture plus sereine[réf. nécessaire], où les thèmes de l’enfance, de la minorité, du voyage, passent au premier plan. Cette manière nouvelle séduit le grand public[réf. nécessaire]. En 1980, Le Clézio est le premier à recevoir le Grand prix de littérature Paul-Morand, décerné par l’Académie française, pour son ouvrage Désert. En 1990, Le Clézio fonde en compagnie de Jean Grosjean la collection « L’Aube des peuples », chez Gallimard, dédiée à l’édition de textes mythiques et épiques, traditionnels ou anciens. Son intérêt pour les cultures éloignées se déplace dans les années 2000 vers la Corée, dont il étudie l’histoire, la mythologie et les rites chamaniques, tout en occupant une chaire de professeur invité à l’Université des femmes Ewha[17].
En mars 2007, il est l’un des quarante-quatre signataires du manifeste intitulé Pour une littérature-monde en français, qui invite à la reconnaissance d’une littérature de langue française qui ne reléguerait plus les auteurs dits « francophones » dans les marges ; et à retrouver le romanesque du roman en réhabilitant la fiction grâce notamment à l'apport d'une jeune génération d'écrivains sortis de « l’ère du soupçon[18]. » Dans un entretien paru en 2001, Le Clézio déplorait déjà que « l’institution littéraire française, héritière de la pensée dite universelle des Encyclopédistes, [ait] toujours eu la fâcheuse tendance de marginaliser toute pensée de l’ailleurs en la qualifiant d’"exotique"[19]. » Lui-même se définit d'ailleurs comme un écrivain « français, donc francophone », et envisage la littérature romanesque comme étant « un bon moyen de comprendre le monde actuel[20]. »
En octobre 2008, alors que paraît Ritournelle de la faim, inspiré par la figure de sa mère, il se voit décerner le prix Nobel de littérature. Sa première réaction est d’affirmer que la récompense « ne changera rien » à sa manière d’écrire[21].
En 2010, l'ordre de l'Aigle aztèque mexicain lui est accordé en tant que « spécialiste des civilisations antiques mexicaines ». Le président Felipe Calderón décrit à cette occasion l'écrivain français comme « un prix Nobel français très mexicanisé, et si j'ose dire, très michoacanisé »[22].
Depuis très longtemps, Le Clézio parcourt de nombreux pays dans le monde, sur les cinq continents, mais vit principalement à Albuquerque, et en France, à Nice et à Paris. Il a publié une quarantaine de volumes : contes, romans, essais, nouvelles, deux traductions de mythologie indienne, ainsi que d'innombrables préfaces et articles et quelques contributions à des ouvrages collectifs[23].
En 2011, J.-M. G. Le Clézio est le « grand invité »[24] du musée du Louvre. Il pose un nouveau regard sur les collections du musée à travers le thème « Les musées sont des mondes » associé à une programmation pluridisciplinaire : exposition, conférences, concerts, cinéma, théâtre… Il met à l’honneur des artistes et auteurs comme Georges Lavaudant, Dany Laferrière, Camille Henrot, Dupuy-Berberian, Souleymane Cissé, Danyèl Waro, Jean-François Zygel…
En septembre 2012, Le Clézio éprouve le besoin d'intervenir dans les polémiques soulevées par un essai de Richard Millet intitulé Langue fantôme, suivi de Éloge littéraire d'Anders Breivik. Il qualifie le texte d'« élucubration lugubre » et de « répugnant »[25]. Richard Millet considère, de son côté, J.M.G. Le Clézio comme un exemple de la « postlittérature » qu'il dénonce et avance que « son style est aussi bête que naïve sa vision manichéenne du monde et ses romans dépourvus de ressort narratif[26]. » Il précise dans un entretien : « Je ne suis pas anti-Le Clézio. Je trouve que sa syntaxe est bête, c'est-à-dire qu'elle est un peu gnan-gnan, qu'elle est le parfait reflet de sa pensée qui va dans le sens de la propagande, pensée multiculturaliste facile, manichéenne. Les Blancs, les Occidentaux sont tous épouvantables, mais les Indiens, etc., sont magnifiques… Le Clézio est le parfait représentant de cet effondrement du style…».
En 2013, suite à la venue de Jean Marie Gustave Le Clézio au Vanuatu, le Lycée français de Port-Vila est renommé Lycée J.M.G Le Clézio.
À la parution des premiers volumes publiés par Le Clézio dans les années 1960 (Le Procès-verbal, La Fièvre, Le Déluge), le jeune écrivain est rapproché des recherches formalistes du Nouveau Roman, en particulier de Georges Perec, Michel Butor et Nathalie Sarraute[28],[29]. Les thèmes abordés – la douleur, l’angoisse, la douleur dans le milieu urbain – font surtout de lui l’héritier des questionnements et dénonciations existentialistes[30], et plus encore d'Albert Camus. Le Procès-verbal rappelle ainsi irrésistiblement L'Étranger, quoiqu'il puisse également évoquer le Nexus de Henry Miller[31].
Le Clézio élabore dès la fin des années 1960 des œuvres plus personnelles, moins marquées par le formalisme, sans perdre sa capacité de révolte. Ses publications sont dominées par l’exploration de l’ailleurs et par les préoccupations écologiques (Terra Amata, Le Livre des fuites, La Guerre), et de plus en plus influencées par les voyages de l’auteur et son séjour chez les indiens du Mexique. Les essais de Le Clézio mettent en évidence son cheminement méditatif nourri par la culture des indiens Embera, dirigé vers le panthéisme (L'Extase matérielle), la culture indienne, l'onirisme et l'expérience des drogues[32] (Mydriase, Haï), et toujours la recherche d'une échappatoire à la société occidentale et urbaine contemporaine[33].
La réflexion culturelle de Le Clézio s’étend par ailleurs à d'autres influences. Lui-même cite parmi ses lectures les poètes John Keats et W. H. Auden[34]. Il admet surtout l'influence de J. D. Salinger, qu'il relit le plus souvent[34], de William Faulkner et d'Ernest Hemingway[35]. Du premier, Le Clézio retient la confrontation entre l'individu et la société[36]. Du second le lyrisme (de plus en plus évident) et l'influence du monologue intérieur, du « flux de conscience »[37] ; du troisième la démarche de l'écrivain voyageur. Il se montre également influencé[38] par le mysticisme de Lautréamont, sur lequel il écrit une thèse[39] et publie de nombreux articles et préfaces[40] ; par certaines idées d'Henri Michaux (hostilité envers la société, usage de la drogue comme expansion de la conscience), auquel il consacre un mémoire d'études[10] ; ou encore par la démarche de rupture spirituelle d'Antonin Artaud qu'il salue comme précurseur de « ce rêve d'une terre nouvelle où tout est possible ; (...) d'un retour aux origines mêmes de la science et du savoir ; (...) ce rêve, mélange de violence et de mysticisme[41] ». Enfin, Le Clézio se révèle un insatiable lecteur, passionné par la découverte de nouveaux horizons, comme il le montre en rédigeant des préfaces pour des auteurs d'origines variées : Margaret Mitchell, Lao She, Thomas Mofolo, V.S. Naipaul et d'autres encore[42].
Cette évolution débouche sur des œuvres de fiction exploitant ces thèmes du voyage, de l'onirisme et de la méditation, qui trouvent un écho favorable auprès du public à partir de Mondo et autres histoires, en 1978 et surtout de Désert, en 1980[29]. Le Clézio est dès lors volontiers décrit comme inclassable[2], et poursuit l'exploration des thèmes de l'ailleurs dans Le Chercheur d'or, Onitsha ou encore Poisson d'or.
La contestation est un caractère permanent de l’œuvre de Le Clézio. Après la dénonciation de la société urbaine et de sa brutalité dans les premières œuvres publiées, c’est une remise en cause plus générale du monde occidental qu’il élabore dans ses romans ultérieurs. Nourri par son expérience personnelle, Le Clézio dénonce ainsi la « guerre » cynique du monde mercantile (La Guerre)[43], le scandale de l'exploitation des enfants (Hasard)[44] et des cultures minoritaires (à partir de la fin des années 1980, il soutient l’ONG Survival International, dont il devient membre du Comité d’honneur)[45]. Les préoccupations touchant à l’environnement et à la pollution apparaissent également comme récurrentes chez Le Clézio, ce qui amène l’Académie suédoise à le qualifier comme « un écrivain écologiste engagé[30] » : on la retrouve dès les années 1960-1970 avec Terra Amata, Le Livre des fuites, La Guerre, Les Géants.