"En réserve" : la médiathèque dispose d'une "réserve" constituée d'oeuvres classiques, de documentaires fondamentaux ou en multiples exemplaires. Ces documents sont consultables et empruntables sur demande. Adressez-vous à un bibliothècaire.
"Equipement" : les documents portant cette mention sont souvent des nouveautés. Ils vont être couverts et renforcés pour le prêt et seront disponibles très prochainement. Vous pouvez réserver les documents qui sont à "l'équipement".
Cote | Localisation | Statut |
---|---|---|
TI SEG | Albums & Romans Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 1181584577 |
Auteur | Sophie de Ségur [auteur] |
---|---|
Titre | Les malheurs de Sophie / Sophie de Ségur ; adapté par Céline Potard ; illustré par Romain Mennetrier. |
Editeur | Paris : Auzou, 2016. |
Description | 129 p. ; 29 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Texte illustré jeunesse |
Autres auteurs | Céline Potard [adaptateur] Romain Mennetrier [illustrateur] |
L'une des premières oeuvres de littérature jeunesse inventée par la Comtesse de Ségur... Une plongée inoubliable dans la campagne française du Second Empire grâce à une héroïne attachante qui a marqué des générations entières de lecteurs.
Pauvre petite Sophie ! Elle a pourtant tout pour être heureuse : une maman qui prend un soin tout particulier de son éducation, un papa qui l'adore, un cousin qui la défend toujours, une bonne qui est aux petits soins pour elle, un château magnifique... Oui, mais voilà... Sophie est loin d'être la petite fille modèle que l'on attend, au contraire de ses amies Camille et Madeleine. Elle n'en fait qu'à sa tête et il s'y passe souvent de drôles de choses, au grand désespoir de tous. Elle coupe en morceaux les petits poissons de sa [...] mère, manque de se brûler en pataugeant dans la chaux vive, fait souffrir le martyr à sa poupée de cire ou décide de se couper les sourcils pour devenir plus belle ! Bref, Sophie accumule les bêtises et fait preuve de bien vilains défauts, comme la gourmandise, la paresse ou encore le mensonge. Sa mère, inflexible et désireuse d'inculquer à sa fille les bases essentielles d'une bonne éducation, ne l'entend pas de cette oreille. Elle ne laissera rien passer et la pauvre Sophie devra maintes fois assumer les conséquences de ses actes en tentant d'en tirer une leçon, ce qui n'est pas souvent facile ! Célèbre femme de lettres française, Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, signe là une des oeuvres maîtresses de sa série d'ouvrages pour enfants. Elle sera aussi l'auteur des Mémoires d'un âne, des Petites Filles modèles où l'on retrouve Sophie, des Vacances, de L'Auberge de l'ange gardien et bien d'autres encore que l'on retrouve pour la plupart dans le premier tome de ses Oeuvres. Outre le soin porté au style, ses ouvrages sont toujours le reflet de valeurs que l'on pourrait croire aujourd'hui dépassées, mais qui, en fait, sont toujours les bases de l'éducation. Parfois empreintes d'une certaine cruauté, les aventures de la petite Sophie restent le témoignage d'une recherche de la vertu, que l'on a plaisir à faire découvrir à ses enfants. --Xavier Marciniak
Médias
Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur[1] (selon l’onomastique russe Sofia Fiodorovna Rostoptchina, cyrillique : Софья Фёдоровна Ростопчина), née le (le 19 juillet du calendrier julien alors en vigueur en Russie[2]) à Saint-Pétersbourg, morte le à Paris, est une femme de lettres française d’origine russe.
Elle est issue d’une grande famille noble dont la généalogie remonte aux khans mongols de la Horde d’or et à la famille de Genghis Khan[3].
Son père est le comte Fiodor Rostopchine (1763-1826), qui a été lieutenant-général d’infanterie, ministre des Affaires étrangères du tsar Paul Ier (parrain de Sophie), puis gouverneur général de Moscou. Sa mère est la comtesse Catherine Protassova, ancienne demoiselle d’honneur de Catherine II. Sophie est la troisième enfant du couple.
Elle passe son enfance dans le domaine de Voronovo près de Moscou, propriété de 45 000 ha où travaillent 4 000 serfs, où Fédor Rostopchine fait venir des agronomes écossais[4].
Elle reçoit l’éducation des enfants de l’aristocratie russe, qui privilégie l’apprentissage des langues étrangères, du français en premier lieu[5]. Adulte, elle sera une polyglotte, maîtrisant cinq langues.
C’est aussi une petite fille turbulente, souvent punie par ses parents et houspillée par sa mère. Influencée par Joseph de Maistre, ministre plénipotentiaire du roi de Sardaigne auprès du tsar, et par les Jésuites, la comtesse Rostopchine se convertit de l’orthodoxie au catholicisme. Sophie, depuis l’âge de treize ans, est élevée dans la religion catholique, contre l’avis de son père resté orthodoxe[6].
En 1812, lors de l’invasion de la Russie par la Grande Armée, son père est gouverneur de Moscou. Il lance des pamphlets[réf. nécessaire][3] contre Napoléon, fait évacuer les pompes à incendie et libère des prisonniers avec la mission de mettre le feu chacun à un quartier. L’incendie de Moscou qui en résulte, qui fera dire à Sophie : « J'ai vu comme une aurore boréale sur la ville »[7], contraint Napoléon à une retraite désastreuse. La réussite de ce plan entraîne cependant l’hostilité de ceux qui ont perdu leur habitation, aristocrates comme commerçants, si bien que Fédor Rostopchine est disgracié par le tsar et préfère s’exiler, seul avec simplement un domestique, en Pologne en 1814, puis en Allemagne, en Italie et, enfin, en France en 1817. Dans tous ces pays, il est accueilli en héros, sauveur de la monarchie.
Il fait venir sa famille à Paris et c’est là que Sophie rencontre, à dix-neuf ans, Eugène de Ségur (1798-1869), petit-fils du maréchal de Ségur, qui fut ambassadeur de France en Russie. Il est le neveu du général Philippe de Ségur, aide de camp de Napoléon qui avait failli mourir dans l’incendie de Moscou. Le mariage, arrangé par Sophie Swetchine, une Russe elle aussi convertie au catholicisme, a lieu le . L’année suivante, ses parents repartent pour la Russie.
Ce mariage d’amour est d’abord heureux, mais elle est par la suite délaissée par un époux volage qui la trompe notamment avec leur bonne. La situation d’Eugène, désargenté et désœuvré, ne s’améliore qu’en 1830, lorsqu’il est nommé pair de France. Il ne rend visite à sa femme qu’en de rares occasions, dans le château des Nouettes, à Aube (Orne), offert par Fédor Rostopchine à sa fille en 1822[8]. Ils ont huit enfants dont Louis Gaston de Segur, futur eveque. Eugène aurait surnommé son épouse « la mère Gigogne ». Préférant son château aux mondanités parisiennes, elle reporte toute son affection sur ses enfants et, plus tard, ses petits-enfants[9].
Polyglotte, parlant cinq langues, Sophie Rostopchine présente souvent un comportement hystérique, partiellement hérité de sa mère, mais peut-être dû à une maladie vénérienne transmise par son mari volage[3] avec des crises de nerfs et de longues périodes de mutisme, l’obligeant à correspondre avec son entourage à l’aide de sa célèbre ardoise[10].
Le cas de la comtesse de Ségur montre qu’une vocation très tardive peut être particulièrement réussie : elle a en effet écrit son premier livre à plus de cinquante ans.
La comtesse de Ségur a commencé à se consacrer à la littérature en notant les contes qu’elle racontait à ses petits-enfants et en les regroupant pour former ce qui s’appelle aujourd’hui Les Nouveaux Contes de fées. L'on raconte que lors d’une réception, elle aurait lu quelques passages à son ami Louis Veuillot pour calmer l’atmosphère qui était devenue tendue. C’est ce dernier qui aurait fait publier l’œuvre chez Hachette.
D’autres historiens racontent qu’Eugène de Ségur[11], président de la Compagnie des Chemins de fer de l’Est, rencontrant Louis Hachette qui cherche alors de la littérature pour distraire les enfants[3], en vue d’une nouvelle collection de la « Bibliothèque des Chemins de Fer », lui aurait alors parlé des dons de sa femme et la lui aurait présentée quelque temps plus tard.
Elle signe son premier contrat en octobre 1855 pour seulement 1 000 francs. Le succès des Nouveaux Contes de fées l’encourage à composer un ouvrage pour chacun de ses autres petits-enfants.
Eugène de Ségur accorde à Louis Hachette le monopole de la vente dans les gares de livres pour enfants[12]. En 1860, Louis Hachette institue la collection de la Bibliothèque rose où sont désormais publiés les ouvrages de la comtesse de Ségur.
Par la suite, celle-ci obtient que les droits d’auteur lui soient directement versés[13] et discute plus fermement de ses droits d’auteur lorsque son mari lui coupe les fonds[3].
En 1866, elle devient tertiaire franciscaine, sous le nom de sœur Marie-Françoise, mais continue à écrire. Son veuvage et l’effondrement consécutif des ventes de ses livres l’obligent à vendre Les Nouettes en 1872 et à se retirer à Paris, au 27, rue Casimir-Perier, à partir de 1873[14].
Elle meurt à cette adresse à soixante-quinze ans, entourée de ses enfants et petits-enfants. Elle est inhumée à Pluneret (Morbihan), près de son avant-dernière fille Henriette, épouse du sénateur Fresneau habitant le château de Kermadio. Au chevet de sa tombe, une croix en granit, où est inscrit : « Dieu et mes enfants ». Son cœur, embaumé, est déposé dans l’avant-chœur de la chapelle du couvent (ou monastère) de la Visitation, au 110 rue de Vaugirard, où était morte sa fille Sabine de Ségur, elle aussi entrée en religion[15].
Quelques romans de la comtesse de Ségur sont : Diloy le chemineau, Les Malheurs de Sophie, Un bon petit diable, Jean qui grogne et Jean qui rit, Ourson, L’auberge de l’Ange gardien, Le Général Dourakine, Les Petites Filles modèles…
Le thème récurrent des châtiments corporels (Un bon petit diable, Le Général Dourakine, Les Malheurs de Sophie, Les Petites Filles modèles…), qui fait peut-être écho à sa propre enfance malheureuse avec sa mère, marque une rupture avec les modèles antérieurs de la littérature enfantine, notamment le modèle des contes de Perrault ou des contes de Madame d’Aulnoy. Chez la comtesse de Ségur, la punition est d’autant plus crûment représentée, que le réalisme des descriptions est sans complaisance.
Plusieurs autres aspects de son œuvre décrivent des particularités qui ne concernent plus qu’une infime minorité des Français d’aujourd’hui : par exemple, le vouvoiement des parents, la présence et le statut des domestiques. D’autres sont obsolètes : les traitements médicaux tels que l’usage abusif des saignées, les cataplasmes « saupoudrés de camphre » (Les Petites Filles modèles), l’eau de gomme fraîche, l’eau salée contre la rage, et ainsi de suite. Le réalisme dans la représentation du quotidien et de ses détails a valu à la comtesse de Ségur d’être appelée « le Balzac des enfants » par Marcelle Tinayre[16].
Ses œuvres présentent, par certains personnages, des caractéristiques caricaturales et stéréotypées des mœurs de divers peuples, tels que l’aristocratie française se les figurait : Écossais avares et sordides, Arabes méchants et sabreurs, Polonais buveurs et crasseux, Valaques et Tsiganes voleurs et fourbes, Russes violents knoutant leurs femmes, serfs et bonnes, et ainsi de suite[17].
En 2010, 29 millions d’exemplaires de ses ouvrages ont été vendus[18].
La comtesse de Ségur a donné à plusieurs de ses personnages des noms appartenant à des personnes de son entourage, exprimant ainsi son adage : « N’écris que ce que tu as vu ». Voici quelques exemples :
C’est la cécité contractée par son fils aîné Louis-Gaston de Ségur, ecclésiastique, qui lui inspire l’aveugle Juliette dans Un bon petit diable.
Les noms ou prénoms des personnages permettent de savoir rapidement quel sera le comportement qu’adopteront ces derniers :
Les romans de la comtesse de Ségur, fortement moralisateurs, ont été influencés par la relecture et les corrections faites par son fils aîné, le prélat Louis-Gaston de Ségur[22]. Le juste et l’injuste s’opposent pour bien faire comprendre ce qu’est le droit chemin et combien il est dans l’intérêt de tous d’être courageux, doux et sans mauvaises intentions.
Dans les romans de la comtesse de Ségur, l’éducation est un facteur déterminant dans l’évolution de l’individu. Les mauvaises influences et un environnement répressif peuvent pousser les enfants à être méchants. Trop de laxisme et d’indulgence les rendent égoïstes et vicieux.
Les romans opposent des exemples de ce qu’il faut faire et de ce qu’il ne faut pas faire. Les titres expriment d’ailleurs cette dualité, par exemple : Jean qui grogne et Jean qui rit. L’auteur oppose souvent un personnage exemplaire à un enfant qui se cherche : les petites filles exemplaires que sont Camille et Madeleine à la malheureuse Sophie dans Les Petites Filles modèles, Blaise à Jules dans Pauvre Blaise et Juliette à Charles dans Un bon petit diable.
Dans certains cas, le jeune héros commet des fautes qui résultent d’une éducation répressive et brutale ; la violence et l’injustice que vit Charles, ou Sophie, dans Les Petites Filles modèles qui se fait maltraiter par sa marâtre, madame Fichini. Dans d’autres cas, ce sont les parents qui gâtent et ne punissent jamais leurs enfants, ou qui prennent systématiquement leur défense, quel que soit leur comportement, comme les parents de Jules dans Pauvre Blaise ou de Gisèle dans Quel amour d’enfant !
Chez les enfants, rien n’est joué définitivement. Charles (Un bon petit diable) et Sophie (Les Petites Filles modèles), une fois soustraits à la brutalité de leur environnement, pourront s’appuyer sur les modèles de leur entourage pour s’améliorer de même que Félicie dans Diloy le chemineau qui peut, elle, compter sur sa cousine Gertrude, qui est au dire de tous la douceur incarnée.
En revanche il est parfois trop tard pour certains, qui deviennent alors ces adultes méchants et puérils qui feront à leur tour le malheur de leurs enfants : les parents de Christine dans François le bossu ; madame Fichini, dans Les Petites Filles modèles et Les Vacances, bat Sophie sans pitié, mais, même en présence d’adultes, se ridiculise par un excès de coquetterie, par sa gourmandise et par tous les défauts dont elle aurait dû se débarrasser étant enfant ; Alcide dans Le Mauvais Génie — à opposer au bon Julien et au gentil, mais faible Frédéric — ne se repentira jamais, au contraire, et connaîtra une triste fin.
Plus que de simples romans à influence autobiographique, les ouvrages de la comtesse de Ségur ont fortement influencé une nouvelle idée de la pédagogie.
Les romans de la comtesse de Ségur ont d’abord été publiés illustrée chez Hachette entre 1857 et 1872, dans la Bibliothèque rose à partir de 1860.
La dernière grande édition est celle de 1990, dans la collection « Bouquins » chez Robert Laffont.
Tous les livres suivants ont été publiés chez Hachette, avec dans certains cas, prépublication dans les colonnes de La Semaine des enfants (indiquée par le sigle : LSDE) :
La correspondance de la comtesse de Ségur a fait l’objet d’éditions fragmentaires :
« Quand j'étais gosse, je haïssais les romans de la Comtesse de Ségur. [...] Lorsque j'eus atteint l'âge de raison (vers quarante ans) je changeais radicalement d'avis. Je m'aperçus que ce candide écrivain avait dépeint son propre milieu avec une inconscience féroce et que cela ne manquait pas de grandeur. Elle m'apparut comme une sorte de Balzac de la société bien-pensante. Ses romans constituent, sous leur aimable couverture rose, le réquisitoire le plus violent, parce que non voulu, contre la grande bourgeoisie rurale. » (Jean Renoir, Écrits (1926-1971), Éditions Ramsay, 2006 [Belfond, 1974], p. 169)
« La comtesse de Ségur est le Balzac de la jeunesse. Elle a composé la Comédie enfantine en vingt volumes, qui sont tous des chefs-d’œuvre. Comme Balzac, elle écrit à la lumière de deux flambeaux qui sont la religion et la monarchie », Jean Dutourd, 1994, Domaine public.