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Cote | Localisation | Statut |
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2 DEP 7 | Au fil du son Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 1005804577 |
Auteur | Depeche Mode [interprète] |
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Titre | Delta machine / Depeche Mode , interprète, ensemble vocal et instrumental. |
Editeur | Paris : distrib. Sony Music Entertainment, P 2013. |
Description | 1 disque compact : couv ill. en coul ; 12 cm + 1 CD + 1 livret |
Indice | 2.7 |
Centre d'intérêts | Rock et variétés internationales |
STANDARD EDITION : Lusty 2013 album of gutsy electro blues 'n' beauteous synth-pop! Includes "Heaven".
Médias
Depeche Mode est un groupe de musique britannique, originaire de Basildon (Essex), formé en 1979. Toujours présent sur la scène internationale, il s'agit d'un groupe influent et populaire apparu au cours de l'ère new wave au sein du courant synthpop. Son nom provient d'un magazine français. Après avoir été lancés par le manager de Soft Cell, ils sont repérés par Daniel Miller, qui les fait signer sur son label Mute Records en 1981. Depeche Mode connaît son premier succès en Europe à partir du mois de septembre de cette même année avec Just Can't Get Enough et aux États-Unis en 1984/1985 avec le single People Are People.
Le succès de leur synthpop au style très empreint de musique industrielle est constant jusqu'en 1990 avec l'album Violator incluant les titres Personal Jesus, Policy of Truth, et surtout Enjoy the Silence. Les années 1990 sont marquées par la dépendance à la drogue, l'overdose et la tentative de suicide du chanteur principal, Dave Gahan, qui ne sera désintoxiqué qu'en 1996, mais aussi par le départ d'Alan Wilder en 1995. Le groupe, qui ne comporte plus que trois membres, continue à sortir des albums (Ultra en 1997, Exciter en 2001, Playing the Angel en 2005, Sounds of the Universe en 2009 et Delta Machine en 2013).
La quasi-totalité des chansons du groupe est composée par Martin L. Gore, sauf celles du premier album (Speak and Spell) qui étaient majoritairement l'œuvre de Vince Clarke, rapidement parti fonder Yazoo puis Erasure. Depuis 2005, le chanteur Dave Gahan participe à l'écriture de certains morceaux. Martin L. Gore œuvre beaucoup pour que Depeche Mode ne soit pas uniquement considéré comme un groupe « de synthés », en utilisant notamment la guitare. Depeche Mode se classe cinquante fois dans le UK Singles Chart, et plusieurs albums classés numéro un au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans d'autres pays européens[4]. Selon Mute Records, le groupe compte un total de 75 millions d'albums vendus dans le monde en 2008[5], et plus de 100 millions de disques en incluant les singles[6].
C’est à Basildon en 1977 (dans l'Essex), que Vince Clarke et Andrew Fletcher, alors adolescents, décident de créer un groupe et centrer leur créativité sur un nouvel instrument, le synthétiseur, peu utilisé à l'époque à l’heure où le Royaume-Uni résonne au son du punk rock. Ils sont rejoints dès 1978 par un ami de lycée, Martin L. Gore et fondent Composition of Sound. Le groupe trouve en Dave Gahan, repéré lors d'une audition alors que ni Gore ni Clarke ne se voient comme chanteur principal, la voix que le trio recherchait. Ce dernier est d’ailleurs à l’origine du nouveau nom du groupe inspiré par un magazine français : Dépêche Mode[7]. Les Anglais, désireux d'en comprendre la signification s'amusent à traduire ce nom par « Fast Fashion » ou bien encore « Hurry up fashion », commettant ainsi une erreur de sens car ils confondent alors le terme « dépêche » (dispatch en anglais, mot d'ailleurs issu de l'ancien français despeche) avec le verbe « se dépêcher » (« to hurry up » en anglais).
Leurs premières compositions sont refusées par des maisons de disques qui n’apprécient guère la surcharge de synthétiseurs utilisés (instruments de prédilection du groupe à ses débuts).
Stevo Pearce, manager du groupe Soft Cell et fondateur du label Some Bizzare Records, les repère et fait paraître leur titre Photographic sur une compilation intitulée Some Bizzare Album (1981) où ils côtoient alors d'autres futures formations des années 1980 telles The The et Soft Cell. Puis c’est lors d’un concert dans un club londonien que Daniel Miller repère le groupe et décide de le signer sous son nouveau label : Mute Records. En 1981, Depeche Mode sort son premier single Dreaming of Me, qui se classe dans le Top 75 anglais, suivi peu après du titre New Life qui devient le premier vrai succès du groupe en Angleterre ; en fin d'année paraît le troisième single qui devient un tube au Royaume-Uni comme au niveau international : Just Can't Get Enough. Ces premiers titres sont extraits de l’album Speak and Spell dont les compositions sont principalement de Vince Clarke (Martin L. Gore n’y est l’auteur que de deux chansons). Les synthétiseurs y tiennent une place prépondérante sur fond de boîtes à rythme. Mais aussitôt le succès acquis, Clarke quitte le groupe et part fonder le duo à succès Yazoo avec Alison Moyet (une copine du lycée de Basildon), puis l'éphémère The Assembly. Vince Clarke se stabilisera finalement en 1985 en créant son groupe Erasure qui, depuis lors, publie régulièrement des albums dont certains obtiendront un grand succès international, mais susciteront peu d'intérêt en France.
Depeche Mode devient alors un trio sans parolier, et son avenir paraît compromis. Les trois acolytes décident néanmoins de poursuivre l'aventure : Martin L. Gore est désormais l'auteur/compositeur du groupe qui recrute finalement Alan Wilder en 1982 sur petite annonce parue dans le Melody Maker[8]. Celle-ci demande un homme de moins de 21 ans et un véritable musicien. Wilder, qui triche sur son âge, est un pianiste expérimenté. Il est avant tout engagé pour assurer les lives, c'est la raison pour laquelle il ne participe pas à l'élaboration de A Broken Frame, deuxième album du groupe qui paraît fin 1982 et est marqué par le single See You. Ce titre, sorti plus tôt dans l'année, devient alors le plus grand succès de DM dans son pays d'origine, atteignant la 6e place dans le Top 40. Début 1983, paraît le single Get the Balance Right! (absent de tout album studio), celui-ci propose un son plus mûr que les précédentes compositions de Gore, augurant un changement de direction musicale pour Depeche Mode.
L'apport artistique d'Alan Wilder est perceptible dans l'album Construction Time Again (1983) où il signe intégralement deux titres (The Landscape is Changing et Two Minutes Warning). Dans ce troisième opus du groupe, apparaissent les premiers samples nourris de la musique industrielle allemande et les sons deviennent plus travaillés, confirmant donc l'évolution musicale de la formation anglaise. Quant aux paroles, elles prennent des tournures plus politiques : le premier extrait de cet album et tube Everything Counts traite par exemple, sur un mode ironique, des dérives du capitalisme notamment via les grandes majors du disque. Construction Time Again connaît un vrai succès au Royaume-Uni (y étant certifié disque d'or fin 1983) et se classe dans plusieurs pays européens, confirmant l'impact grandissant de Depeche Mode au niveau international à cette époque-là ; notamment en Allemagne, où leurs albums étaient produits au Studio Hansa.
L'amour, la religion, la sexualité, l’ennui deviennent les thèmes de prédilection des compositions de Martin L. Gore, dans un contexte musical qui confirme ses goûts pour la musique industrielle allemande (notamment Kraftwerk) qui nourrit dès lors les samples du groupe : bruits lourds, métalliques et percussions froides martèlent les titres de la formation anglaise. Et c'est dans ce cadre que paraît au printemps 1984 le single qui donne définitivement à Depeche Mode son envergure internationale : People Are People. Ce titre permet au groupe de connaître un grand succès un peu partout sur la planète (notamment aux États-Unis où il atteint le Top 20 quelques mois plus tard) et annonce le prochain album, Some Great Reward, qui paraît finalement à l'automne de la même année. Ce single constitue aussi pour la formation de Basildon son tout premier titre à se classer no 1 (en Allemagne). Par ailleurs, fort du succès rencontré par People Are People en Amérique du Nord, un album baptisé du même nom, incluant ce morceau et d'autres singles est publié exclusivement aux États-Unis et au Canada durant l'été 1984, afin de mieux faire connaître la genèse musicale du groupe au public nord-américain, qui le découvre alors. Quant à l'album Some Great Reward, il rencontre un grand succès grâce à des singles à l'impact international certain ; ainsi après People Are People, c'est le titre Master and Servant, paru à la fin de l'été 84, qui connaît à son tour les honneurs des hit-parades. Depeche Mode s'engage alors dans une tournée de plusieurs mois, de l'automne 84 à l'été 85, qui mène le groupe jusqu'au Japon.
Ce succès est renforcé par la parution mondiale, fin 1985, d'une première compilation officielle regroupant les singles édités depuis les débuts de Depeche Mode, elle contient notamment le tube Shake the Disease, sorti plus tôt dans l'année et classé au Top 20 dans de nombreux pays[9],[10]. En Europe, de la Scandinavie à l'Italie, le groupe acquiert une grande popularité - comme notamment en France et en Allemagne - devenant l'une des formations new-wave anglophones les plus plébiscitées du moment avec, entre autres, Tears for Fears, Duran Duran, Eurythmics, Simple Minds, Talk Talk ou encore The Cure. Durant cette période, le groupe, en raison de son succès, avait été contacté afin de participer au Live Aid, en juillet 1985. Cependant, il refusa de s'y produire, Martin Gore estimant notamment que les artistes participant à ce type de concert étaient plus là pour se faire valoir que pour s'investir réellement au niveau caritatif, et que Depeche Mode n'avait donc finalement pas sa place lors d'un tel événement.
D'ailleurs, durant ce même été 1985, le groupe participe à Rock in Athens, un festival exceptionnel organisé notamment à l'initiative des Ministères grec et français de la culture et composé d'une série de concerts regroupant principalement des formations tendance new wave (en dépit du nom du festival) célèbres à ce moment-là. On y retrouve donc Depeche Mode mais aussi, entre autres, Talk Talk, The Cure, The Stranglers, Culture Club et également le groupe français Téléphone. C'est aussi durant cette période que la formation de Basildon, qui rencontre désormais un réel engouement international, voit son succès paradoxalement s'affaiblir dans son pays d'origine, où plus aucun de ses singles n'atteint le Top 10, et ce, durant plusieurs années.
Au printemps 1986, paraît le nouvel album, Black Celebration, dont le premier extrait, Stripped, confirme l'orientation vers une musique composée sur la base d'échantillonnages divers. Cet album assoit la réputation de la formation anglaise au Royaume-Uni (même si aucun des singles extraits n'y atteint les premières places) et lui donne le statut de groupe culte en Amérique du Nord, où DM est considéré comme une formation underground ; alors qu'elle est parfois perçue comme plus commerciale en Europe (ses singles sont édités en une multitude de remixes, pouvant accroître leurs ventes). Cela dit, l'approche électronique et expérimentale du groupe permet de développer de nombreuses variations de ses titres. Depeche Mode collabore avec de nombreux arrangeurs/producteurs et disc jockeys et offrent à ses fans une multitude de reflets sonore.
Le groupe sort un album par an et sa popularité s’accroît de manière importante. Cependant, le désir de s’affranchir de l'image de garçons coiffeurs à synthés, que certains critiques attribuent à ses membres, se fait sentir. C’est notamment pour cette raison qu'ils sollicitent le photographe hollandais Anton Corbijn pour refaçonner leur image. À partir de 1986, l'intervention de Corbijn sur les clips et les photographies devient déterminante pour l'imaginaire visuel de la formation anglaise « Corbijn joue la carte d'une esthétique glacée à la manière d'un Wim Wenders ou d'un Werner Herzog. Systématiquement tournés en noir et blanc, les clips du Hollandais renvoient du groupe une image sans doute encore un peu figée mais débarrassée de tout contenu racoleur »[11].
La première vidéo réalisée par le photographe hollandais illustre le troisième titre extrait de Black Celebration, A Question of Time qui paraît à l'été 1986 et devient rapidement un tube[12].
1987 marque une étape de plus dans la carrière de Depeche Mode. Le groupe publie au printemps de cette année-là le single Strangelove, qui rencontre un réel succès international[13] et annonce le nouvel album à venir. Enregistré en France au studio Guillaume Tell de Suresnes sous la houlette de David Bascombe – Daniel Miller et Gareth Jones préférant s'éclipser - ce sixième album paraît finalement à l'automne 87. Intitulé Music for the Masses, il reflète la nouvelle approche musicale de la formation anglaise et s'ouvre sur Never Let Me Down Again, un rock synthétique virant à l'onirisme noir, qui devient avec le temps l'hymne des concerts de Depeche Mode à travers le monde. Il donne le ton d'un album abouti qui entre pour la première fois de l'histoire du groupe dans le Top 40 américain, obtenant en seulement quelques mois la certification disque d'or (pour plus de 500 000 exemplaires vendus) puis finalement disque de platine quelques années après[14]. « De machine à tubes, Depeche Mode est définitivement passé au statut de groupe culte »[15]. Cet album et ses singles, toujours mis en image par Corbijn (Strangelove, Never Let Me Down Again et Behind the Wheel) connaissent ainsi au niveau mondial des scores de ventes importants, faisant de DM l'un des groupes anglophones les plus en vue du moment (avec U2, The Cure ou encore INXS). Cependant, l'accueil au Royaume-Uni y est toujours plus mitigé.
Ce succès international autorise une grande tournée qui passe notamment par les États-Unis et que le cinéaste américain D.A. Pennebaker immortalise dans le documentaire 101, filmé le 18 juin 1988 au stade Rose Bowl de Pasadena devant 70 000 spectateurs[16]. Depeche Mode est devenu « le premier groupe de pop électronique à pouvoir remplir un stade »[17]. Le titre 101 (suggéré par Alan Wilder[18]) fait allusion aux 101 concerts donnés pendant cette tournée. Le documentaire de Pennebaker suit en parallèle huit fans transportés pendant dix jours à travers les États-Unis dans un autobus fourni par la production, ainsi que le groupe lors de ces mêmes déplacements, des interviews, et lors de ses concerts. Un disque, live également, intitulé 101 paraît en mars 1989 et devient « disque d'or en France en vingt-quatre heures [...] [et] offre au groupe son meilleur score de ventes en Angleterre depuis trois ans »[19].
Depeche Mode connaît désormais un grand succès commercial, tout en finissant de convaincre une presse jusqu'alors plutôt réservée. Sitôt leur tournée 101 achevée, Martin L. Gore soumet ses nouvelles compositions de ce qui est leur album le plus célèbre à ce jour. En 1989, les quatre musiciens rentrent en studio à Milan pour travailler sur les maquettes très épurées de Martin L. Gore. David Bascombe n'étant pas disponible, le groupe fait alors appel au producteur Flood afin d'enregistrer ce nouvel album, où l’on retrouve les titres Personal Jesus, Policy of Truth, World in My Eyes, Halo, Waiting For The Night et surtout le single qui reste l'un des plus célèbres du répertoire de DM, et son plus gros hit à ce jour : Enjoy the Silence. Initialement composé comme une ballade (la démo minimaliste de Martin L. Gore était composée sur un harmonium), Flood et Alan Wilder y ont tout de suite décelé un fort potentiel : ils ont alors demandé à Gore de composer une ritournelle mélodique supplémentaire à la guitare (qui sera déclinée à différentes octaves et jouée également aux claviers), le rythme fut accéléré et un soin tout particulier fut apporté à la production de la chanson (pour preuve, le titre est le seul qui fut mixé par Daniel Miller et Flood et non par le disc jockey français François Kevorkian qui mixa le reste de l'album). En tant qu'auteur, Gore déclara durant cette période que ses dix thèmes favoris étaient : « les rapports humains, la domination, le désir, l'amour, le bien, le mal, l'inceste, le péché, la religion, l'immortalité »[20].
Le premier extrait de l'album Personal Jesus paraît sur les ondes dès août 1989, et détone. Avec une chanson rock construite autour d'un riff de guitare blues (façon John Lee Hooker), Depeche Mode est là où on ne l'attendait pas. Cet inattendu mélange au rythme lourd, à la mélodie simple et marqué d'un slogan – davantage qu'un refrain – « Reach out and touch faith » donne le ton. Ne perdant pas de vue le champ d'expérimentation électronique, Personal Jesus se conclut par une phrase instrumentale où les programmations semblent livrées à elles-mêmes, percutées par un rythme lourd. Ce titre est une idée de Gore qui, en lisant une biographie d'Elvis, a appris que Priscilla Presley appelait son mari « mon Jésus personnel ». Par ailleurs les couplets, évoquant une conversation téléphonique « lift up the receiver I'll make you a believer », font en fait écho à l'existence aux États-Unis d'une ligne téléphonique où l'on pouvait joindre un prêtre pour se confesser. Mute n'espérait pas un tel engouement pour Personal Jesus, qui connaît un grand succès international (notamment en Europe et aux États-Unis), misant davantage sur la sortie d'Enjoy the Silence, prévue stratégiquement au moment de la parution de l'album, début 1990 ; baptisé Violator, celui-ci paraît finalement au mois de mars de cette année-là et, propulsé par des ventes records de ses singles (notamment Enjoy the Silence, premier titre de DM à se classer au Top 10 américain et single du retour du groupe dans le Top 10 anglais), devient l'album le plus connu de Depeche Mode, écoulé à plus de 10 millions d'exemplaires, dont près de 4 millions pour les seuls États-Unis.