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Abel Bac, flic solitaire et bourru, évolue dans une atmosphère étrange depuis qu'il a été suspendu. Son identité déjà incertaine semble se dissoudre entre cauchemars et déambulations nocturnes dans Paris. Reclus dans son appartement, il n'a plus qu'une préoccupation : sa collection d'orchidées, dont il prend soin chaque jour. C'est cette errance que vient interrompre Elsa, sa voisine, lorsqu'elle atterrit ivre morte un soir devant sa porte. C'est cette bulle que vient percer Camille Pierrat, sa collègue, inquiète de son absence [...] inexpliquée. C'est son fragile équilibre que viennent mettre en péril des événements étranges qui se produisent dans les musées parisiens et qui semblent tous avoir un lien avec Abel... Le nouveau roman de Claire Berest est une danse éperdue, où les personnages se croisent, se perdent et se retrouvent, dans une enquête haletante qui voit sa résolution comme une gifle.
« Le 17 mars 2020, alors que la France entrait en guerre contre le Covid, la déclaration de guerre, pour notre petit garçon, son père et moi s'est faite au sein du service des urgences d'un hôpital parisien pour enfants. En quelques heures, nous avons été éjectés de notre vie et projetés dans un nouveau monde. Nous y sommes restés cent cinquante-huit jours. ». Un autre confinement. Une bulle hors du temps, hors de la vie, où le quotidien devient ce qui était l'impensable, des grandes angoisses aux petites victoires, hors du réel [...] et terriblement réel. Où les proches demeurent à l'extérieur tandis qu'on plonge dans son monde intérieur pour puiser de la force, en exil de sa propre vie.
A mi-chemin entre le « touriste professionnel » et le « reporter à temps partiel », Julien Blanc-Gras se revendique « envoyé un peu spécial ». Armé de son détachement salutaire et de son humour indéfectible, il nous embarque dans un nouveau tour du monde, avec la curiosité et la joie de la découverte pour seules boussoles. Tout peut arriver en voyage. Au fil de ses aventures dans une trentaine de pays, Julien Blanc-Gras raconte les galères et les instants de grâce, les no man's land et les cités tentaculaires, les petits [...] paradis et quelques enfers... Sur une montagne sacrée du Népal ou sur une île déserte d'Indonésie, au fin fond du Kansas ou dans l'agitation de Kinshasa, Julien Blanc-Gras rend compte de notre époque sans jamais asséner, démontrer ou pontifier. « En s'éloignant de chez soi, on se rapproche de l'universel. » À lire Julien Blanc-Gras, on comprend que, vu de près, le monde n'est pas aussi moche qu'il en a l'air.
Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées.
« Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : “inconnu”. Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les “terroristes”, interrogé. Puis ce sera l’engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra l’en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille...
Elie : vieillissant, désabusé, divorcé, désencombré des illusions sur la vie. Voici comment on pourrait décrire ce psy aux méthodes particulières qui dirigea longtemps un centre d'ethnopsychiatrie au coeur de Paris... Un petit migrant roumain, aux cheveux hirsutes et aux yeux immenses de clarté, va dérouter Élie, autant que ses compagnons du quotidien, le fripier Samuel tenant boutique boulevard Arago, Le-Poète jamais avare d'une récitation, ou Le-Professeur et ses problèmes cardiaques. Oui, un garçon de dix ans, silencieux et [...] intense. Est-ce lui qui déplace les tables à distance, fait exploser les pierres précieuses des colliers ou guérit les maladies les plus réfractaires d'un doigt posé sur la plaie ? Sorcier ou « immigré nouvelle génération » ? Imposteur ou messie de nos temps troublés ? Il faut prendre garde aux étrangers que nous croisons : parmi eux se cachent des êtres d'exception.
Long Island, c'est l'anti Manhattan. De Coney Island au phare de Montauk, cette langue de terre ne recèle pas moins de lieux mythiques, d'une beauté sauvage, qui raconte une autre Amérique, celle que le narrateur de ce roman nous emmène explorer. C'est là que vit son frère Charlie, tombé amoureux d'une jeune Estonienne, Anastasia, qu'il veut épouser. Jamaica Station, Little Odessa, Oyster Bay. Theodore Roosevelt, Woody Guthrie, Lou Reed.
Comme dans une ballade au refrain entêtant, les noms des hommes et des lieux s'attardent, les [...] fantômes se réveillent, les ports déserts reprennent vie, embarquant le lecteur pour un voyage dans le temps et les espaces...
Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre, c'est bien triste, cette année on n'ira pas faire les soldes ensemble. Elle est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant. Sylvie m'a quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombée délicatement avec les feuilles. On discutait de la couleur du bec d'un oiseau qui traversait la rivière. On n'était pas d'accord, je lui ai dit tu ne peux pas le voir, tu n'as pas tes lunettes, elle ne voulait pas les mettre par coquetterie, [...] elle m'a répondu je vois très bien de loin, et elle s'est tue, définitivement.J'ai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m'a porté à bout de bras, toujours avec le sourire. C'était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j'avais les défauts, elle avait les qualités. Elle m'a supporté quarante ans avec le sourire, moi que je ne souhaite à personne. Elle n'aimait pas parler d'elle, encore moins qu'on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu'elle est partie. Jean-Louis Fournier souhaitait mourir le premier, il a perdu. Sa femme partie, il n'a plus personne avec qui parler de lui. Alors pour se consoler, ou pour se venger, en nous parlant d'elle, il nous parle de lui
« La première fois qu'ils se sont vus tous les quatre, le fils de Pierre n'a pas supporté un mot du fils de Déborah, ou peutêtre était-ce juste un rire, et, pris d'une rage folle, il s'est mis à hurler qu'il les détestait, que de toute façon elle ne serait jamais à son goût et Léo jamais son frère, puis il a attrapé un couteau de boucher aimanté à la crédence derrière lui et, le brandissant à leur visage, il a menacé de les tuer cela faisait une heure à peine qu'il les connaissait. » Tout le monde ne parle que du [...] vivre-ensemble mais, au fond, qui sait vraiment de quoi il retourne, sinon les familles recomposées ? Vivre ensemble, c'est se disputer un territoire.