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Cote | Localisation | Statut |
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B GAU | Plus de détails sur cet exemplaire Code-barres: 0230534577 |
Auteur | Charles de (Général) Gaulle [auteur] |
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Titre | 1 : L'Appel 1940-1942 / Charles de (Général) Gaulle. |
Editeur | Paris : Plon, 1954. |
Description | 680 p. : illustrée carte ; 21 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Documentaire adulte |
Support | Livre |
Médias
Charles de Gaulle Écouter, communément appelé le général de Gaulle, né le à Lille et mort le à Colombey-les-Deux-Églises, est un militaire, résistant, homme d'État et écrivain français.
Chef de la France libre puis dirigeant du Comité français de Libération nationale pendant la Seconde Guerre mondiale, président du Gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946, président du Conseil des ministres français de 1958 à 1959, instigateur de la Ve République fondée en 1958, il est président de la République française du au . Il est le premier à occuper la magistrature suprême sous la Cinquième République.
Élevé dans une culture de grandeur nationale, Charles de Gaulle choisit la carrière d'officier. Il est fait prisonnier lors de la Première Guerre mondiale. Il sert et publie dans l'entourage de Philippe Pétain, prônant l'usage des divisions de blindés dans la guerre contemporaine auprès de personnalités politiques. En , colonel, il est placé à la tête d'une division blindée et mène plusieurs contre-attaques pendant la bataille de France ; il est promu général de brigade à titre temporaire le . Il est nommé sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale dans le gouvernement Reynaud, pendant l'exode de 1940.
Il rejette l'armistice demandé par Pétain à l'Allemagne nazie. De Londres, il lance, à la BBC, l'appel du 18 Juin au peuple français pour résister et rejoindre les Forces françaises libres. Condamné à mort et déclaré déchu de la nationalité française par le régime de Vichy, il veut incarner la légitimité de la France et être reconnu en tant que puissance par les Alliés. Ne contrôlant que quelques colonies mais reconnu par la Résistance, il fusionne, en 1943, la France libre au sein du Comité français de Libération nationale, dont il finit par prendre la direction. Il dirige le pays à la Libération. Favorable à un exécutif fort, il s'oppose aux projets parlementaires des partis et démissionne en 1946. Il fonde le Rassemblement du peuple français (RPF), mais son refus de tout compromis avec le « régime des partis » l'isole dans une « traversée du désert » à l'écart de toute responsabilité.
De Gaulle revient au pouvoir lors de la crise du , pendant la guerre d'Algérie. Investi président du Conseil, il fait approuver la Ve République par un référendum. Élu président de la République, il veut une « politique de grandeur » de la France. Il affermit les institutions, la monnaie (nouveau franc) et donne un rôle de troisième voie économique à un État planificateur et modernisateur de l'industrie. Il renonce par étapes à l'Algérie française, malgré l'opposition des Pieds-Noirs et des militaires, qui avaient favorisé son retour. Il décolonise aussi l'Afrique noire, en y maintenant l'influence française. De Gaulle prône l'« indépendance nationale » en rupture avec le fédéralisme européen et le partage de Yalta : il préconise donc une « Europe des nations » impliquant la réconciliation franco-allemande et qui irait « de l'Atlantique à l'Oural », réalise la force de dissuasion nucléaire française, retire la France du commandement militaire de l'OTAN, pose un veto à l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne, soutient le « Québec libre », condamne la guerre du Viêt Nam et reconnait la Chine communiste.
Sa vision du pouvoir, c'est-à-dire un chef directement approuvé par la Nation, l'oppose aux partis communiste, socialiste, centristes pro-européens et d'extrême droite. Ils critiquent un style de gouvernance trop personnel, voire un « coup d'État permanent », selon la formule de François Mitterrand contre lequel de Gaulle est réélu en 1965 au suffrage universel direct. Il surmonte la crise de mai 68 après avoir semblé se retirer, convoquant des élections législatives qui envoient une écrasante majorité gaulliste à l'Assemblée nationale. Mais en 1969 il engage son mandat sur un référendum (sur la réforme du Sénat et la régionalisation) et démissionne après la victoire du « non ». Il se retire dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Églises, où il meurt dix-huit mois plus tard.
Charles de Gaulle, considéré comme l'un des dirigeants français les plus influents de son siècle, est aussi un écrivain de renom. Il a notamment laissé des Mémoires de guerre, où il affirme s'être toujours « fait une certaine idée de la France », jugeant que « la France ne peut être la France sans la grandeur ».
Charles de Gaulle est le fils d'Henri de Gaulle (1848-1932) et de son épouse Jeanne Maillot (1860-1940). Il est le petit-fils de Julien-Philippe de Gaulle, un érudit historien parisien, et d'un entrepreneur manufacturier du Nord. Il est marqué par les valeurs familiales : catholicisme légitimiste, goût des études et du service de l'État (droit, administration des tabacs ou de l'armée).
Les de Gaulle étaient des juristes et des lettrés parisiens, descendants de notables de Châlons-en-Champagne. Dans ses travaux de généalogie, le grand-père de Charles de Gaulle faisait l'hypothèse d'une lointaine ascendance noble[1], bien que la famille ne figure dans aucun nobiliaire[2] et qu'il n'existe aucune preuve à l'appui de ces prétentions[3]. L’arrière-grand-père, Jean-Baptiste de Gaulle (1759-1832), est avocat ; fils d'un procureur au parlement de Paris[N 2] né en Champagne[4], il échappe de peu à la guillotine devant le Tribunal révolutionnaire pendant la Terreur[5] et devient directeur des Postes Militaires de la Grande Armée. Il meurt du choléra en 1832. Son fils, Julien-Philippe enseigne alors à Lille, où un de ses oncles a un poste à la manufacture des tabacs. Julien de Gaulle y épouse la fille d'un administrateur de la manufacture, Joséphine Maillot. Le pensionnat qu'ils créent à Valenciennes fait faillite. Ils s'installent à Paris pour écrire. Lui rédige deux études (sur un peintre paysagiste et sur une biographie de Saint Louis). Sa vaste Histoire de Paris et de ses environs d'inspiration monarchiste et catholique est préfacée par Charles Nodier. Elle, prolifique, collabore à des revues littéraires et écrit plus de 70 ouvrages bien pensants dont certains dénoncent la pauvreté ouvrière du Nord.
Ils ont trois fils. Les deux oncles du général sont des chercheurs érudits : l'aîné, Charles, son homonyme, paralysé par la polio, étudie les langues celtes et le cadet, Jules, l'entomologie. Henri, père du général, naît en 1848, un comme son fils. Formé par le jésuite Olivaint, il se lie aux milieux monarchistes et catholiques sociaux, et entre au secrétariat de Talhouët-Roy dont il est précepteur des enfants. Admissible à Polytechnique, il s'engage et est blessé en 1870. Il s'inscrit au barreau et dans un cercle jésuite influent. Mais, pour entretenir la famille, il renonce à une carrière militaire ou politique et entre dans l'administration du ministère de l'Intérieur jusqu'en 1884 (démission peut-être liée à la laïcisation). Il a ensuite trois doctorats (lettres, sciences, et droit) et enseigne lettres, histoire et les mathématiques au collège de l'Immaculée-Conception de Paris, tenu par les jésuites. À trente-sept ans, il épouse Jeanne Maillot, une petite-cousine de sa mère.
Charles de Gaulle est ainsi doublement issu de la famille Maillot par sa mère et sa grand-mère paternelle. Originaires de la Flandre française, ces industriels catholiques descendent d'administrateurs de la manufacture des tabacs.
Le grand-père maternel de Charles de Gaulle (mort l'année de sa naissance) est un entrepreneur qui a rapporté une nouvelle machine à tisser le tulle d'Angleterre. Il était issu de l'union de deux familles des manufactures du tabac, les Maillot et les Kolb. Louis Philippe Kolb, luthérien du duché de Bade était, avant 1791, sergent major de la garde suisse de Louis XVI. Marié à Maubeuge en 1790 avec une certaine Marie Nicot[6], il avait réorganisé des manufactures de tabac, en particulier à Lille. Ses deux fils y réussissent : l'un est urbaniste ; l'autre, industriel sucrier, devient sénateur chrétien social et légitimiste (Charles Kolb-Bernard[7]).
La grand-mère maternelle du futur « homme de Londres », Justine Maillot-Delannoy, reçoit jusqu'à sa mort en 1912 ses enfants et petits-enfants. Elle était la fille d'un avocat et d'une Britannique. Son grand-père maternel, médecin de l'armée des émigrés, descendait par bâtardise[8] du noble[9] clan irlandais MacCartan (en), dont un membre, jacobite, s'était réfugié en France après la Glorieuse Révolution[10] ; sa grand-mère maternelle, quant à elle, était issue d'une famille écossaise et protestante, les Fleming.
Jeanne Maillot et Henri, le couple des parents du général De Gaulle, forment une famille catholique qui réside à Paris au 15 de l'avenue de Breteuil. Bien que la famille de Gaulle vécût à Paris, la mère du général de Gaulle se rend dans sa famille à Lille pour donner naissance à son fils, en accord avec la tradition familiale de la famille Maillot[12]. La famille se rend régulièrement à Lille pour voir la grand mère Julia Delannoy-Maillot.
Charles André Joseph Marie de Gaulle est leur troisième enfant.
Charles de Gaulle a trois frères et une sœur :
Très tôt, grâce à son père, Charles découvre les œuvres de Maurice Barrès, Henri Bergson et Charles Péguy. Son père se dit monarchiste de regret et lit L'Action française, mais croit en l'innocence de Dreyfus. Sa mère est davantage passionnée de politique : dès la première page des Mémoires de guerre, Charles de Gaulle rend hommage à sa mère admirée, « qui portait à la patrie une passion intransigeante à l'égal de sa piété religieuse ».
Charles de Gaulle fait une partie de ses études primaires à l'école des Frères des écoles chrétiennes de la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin. Il a son père comme enseignant chez les Jésuites. Lors de la crise politico-religieuse résultant des lois de 1901 et 1905 qui interdit aux congrégations d'enseigner, le professeur De Gaulle fonde à Paris en 1907 un cours libre secondaire, l'École Louis de Fontanes, et inscrit son fils Charles chez les jésuites français en Belgique au collège du Sacré-Cœur installé au château d'Antoing[13]. Le jeune lycéen vit ainsi sa première expérience d'exil.
Le jeune Charles a quinze ans quand, en 1905, il rédige un récit dans lequel il se décrit en « général de Gaulle » sauvant la France, témoignage d'une ambition nationale précoce[14]. Plus tard, il explique à son aide de camp Claude Guy avoir eu dès son adolescence la conviction qu'il serait un jour à la tête de l'État[15],[N 3].
Entré 119e sur 221 à l'École militaire de Saint-Cyr en 1908, après avoir suivi une année de préparation au collège Stanislas[16] à Paris, il en sort diplômé en 1912, se classant à la 13e place[N 4], et rejoint l'infanterie. Il est affecté au 33e régiment d'infanterie à Arras et se retrouve sous les ordres du colonel Pétain.
Les quatre frères de Gaulle sont mobilisés comme officiers. Ils reviennent tous vivants et décorés. Charles qui était lieutenant depuis le , est nommé capitaine en [18]. Dès son premier combat à Dinant le , il est touché à la jambe (« fracture du péroné par balles avec éclats dans l'articulation »)[19]. Il rejoint ensuite le 33e RI sur le front de Champagne pour commander la 7e compagnie. Il est à nouveau blessé le , à la main gauche, à Mesnil-Les-Hurlus en Champagne. Décidé à en découdre, il désobéit à ses supérieurs en ordonnant de tirer sur les tranchées ennemies. Cet acte lui vaut d'être relevé huit jours de ses fonctions. Officier tatillon, volontiers cassant, son intelligence et son courage face au feu le distinguent au point que le commandant du 33e RI lui offre d'être son adjoint[20].
Le , son régiment est attaqué et décimé, anéanti par l'ennemi en défendant le village de Douaumont, près de Verdun. Sa compagnie est mise à mal au cours de ce combat et les survivants sont encerclés. Tentant alors une percée, il est obligé par la violence du combat à sauter dans un trou d'obus pour se protéger, mais des Allemands le suivent et le blessent d'un coup de baïonnette à la cuisse gauche[21]. Capturé par les troupes allemandes, il est soigné et interné. Cette disparition au front lui vaut d'être cité à l'ordre de l'armée[22].