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Cote | Localisation | Statut |
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Aucun exemplaire |
Auteur | Amélie Nothomb |
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Titre | Journal d'hirondelle / Amélie Nothomb. |
Editeur | Paris : Albin Michel, 2006. |
Description | 136 p. : couv. ill. ; 20 cm |
Langue | Français. |
Centre d'intérêts | Roman adulte |
Support | Livre |
Médias
Amélie Nothomb — nom de plume de Fabienne Claire Nothomb — née le à Etterbeek, Bruxelles, est une romancière belge d'expression française.
Auteur prolifique, elle a publié un ouvrage par an depuis son premier roman Hygiène de l'assassin en 1992. Ses romans font partie des meilleures ventes littéraires et certains sont traduits en plusieurs langues. Ce succès lui vaut d'avoir été nommée commandeur de l'ordre de la Couronne et d'avoir reçu du roi Philippe le titre de baronne. Son roman Stupeur et Tremblements a remporté en 1999 le Grand prix du roman de l'Académie française. En 2015, elle a été élue membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
Fabienne Claire Nothomb, dite Amélie Nothomb[1], naît le [2] à Etterbeek[3], au sein d'une famille noble de Belgique, d'origine catholique et dont les centres d'intérêt sont la politique et la littérature[4],[5].
Son père est le baron Patrick Nothomb, diplomate. Peu après la naissance de sa fille, il sert entre 1968 et 1972 comme consul général à Osaka au Japon avant d'être en poste à Pékin, New York, au Bangladesh et en Birmanie. En 1980, il retourne en Belgique en tant que directeur chargé de l'Asie au ministère des Affaires étrangères avant de reprendre entre 1985 et 2001 une activité d'ambassadeur, notamment au Japon de 1988 à 1997.
De retour en Belgique et après une première année universitaire en droit, puis une lecture du philologue, philosophe et poète Friedrich Nietzsche et une étude de Georges Bernanos[6], elle obtient une licence en philologie romane à l'Université libre de Bruxelles, et envisage un moment la carrière d'enseignant, passant et obtenant l'agrégation.
En 1992, elle commence sa carrière d'écrivain et choisit comme nom de plume Amélie Nothomb. Elle publie dès lors de façon régulière un livre chaque année aux éditions Albin Michel. En 2003, à l'occasion de la sortie d'Antéchrista, son douzième roman, un journaliste dit ainsi : « Tous les ans, à la rentrée, il y a deux événements majeurs : les vendanges et la sortie du Nothomb. Cette année, le raisin est en avance, mais l'Amélie est à l'heure »[7]. Ses écrits sont traduits dans plus de quarante langues à travers le monde[8] . Elle se dit « enceinte de ses romans », déclarant écrire depuis l'âge de 17 ans[9] et se qualifie elle-même de « graphomane »[10].
Adulée ou critiquée[11], Amélie Nothomb suscite la polémique du fait de son succès en librairie, parfois la malveillance entre dans le territoire d’Internet pour déclencher des controverses à son égard ; des écrivains moins cotés décrivent son excentricité comme un argument de vente avant toute chose. Mais l'auteur se défend : « Je suis ce que je peux être. Je ne maîtrise pas ce que je suis et encore moins les regards que les autres posent sur moi »[12].
En 2004, Amélie Nothomb déclare écrire près de quatre romans par an pour n’en publier qu’un seul[13] et souhaite user de son droit moral de divulgation pour que ne soient pas publiés les autres manuscrits[14].« L'immense majorité [de ces manuscrits] restera dans des caisses et n'en sortira pas. Je veillerai à me protéger suffisamment pour cela. » dit elle.
En 2011, un géant du Nord est conçu à son effigie, rejoignant ainsi les rares Géants à représenter une personnalité vivante[15].
En 2012, elle retourne pour la première fois au Japon depuis le séisme, le tsunami et l'accident nucléaire de Fukushima, en disant : « le Japon m'a plusieurs fois sauvée et j'ai à nouveau besoin d'être sauvée par le Japon, qui a ce pouvoir guérisseur ». À cette occasion, un reportage sur elle signé par Laureline Amanieux sera tourné pour la série Empreintes diffusée sur France 5. Le tournage de ce documentaire sera d'ailleurs le sujet de son roman La Nostalgie heureuse[16]. Le 22 août est publié son vingt et unième roman, Barbe-Bleue.
Amélie Nothomb prête sa voix au personnage de Diane de Brassempouy, cousine de Rahan, dans les trois saisons de la série d'animation Silex and the City, adaptée de la bande dessinée homonyme[17].
Elle préside la 34e édition du Livre sur la place, premier salon littéraire de la rentrée, qui s'est tenu les 14, 15 et 16 septembre 2012 à Nancy.
Elle est devenue présidente d'honneur du CRAC Europe, Comité radicalement anticorrida, le 3 octobre 2013.
Elle est signataire, mais non militante du mouvement Chiennes de garde contre le sexisme[18].
Sa sœur ainée, Juliette Nothomb, est également écrivain, elle écrit des livres pour enfants ainsi que des livres de cuisine.
Dans l'ouvrage de Michel Zumkir, Amélie Nothomb de A à Z. Portrait d’un monstre littéraire, l'auteur s'intéresse à la question de la réception de ses romans, et fait remarquer que l’accueil réservé à l’écrivaine par les critiques et les intellectuels dans les pays et les langues dans lesquels ses œuvres ont été traduites est totalement différent de celui de la France ou de la Belgique. « Elle est considérée comme une auteure à part entière, certes excentrique mais une auteure dont on considère les livres avant la personnalité. [...] On la compare davantage à Marguerite Yourcenar pour sa culture et son écriture classique qu’au premier faiseur de best-sellers venu. »[19], Marc Quaghebeur dans son Anthologie de la littérature française de Belgique, entre réel et surréel, note que « Chez cet écrivain, une forme de cruauté et d'humour se mêle à un romantisme qui plonge dans l'univers actuel »[4], du reste, dans un portrait chinois, à la question : si vous étiez un personnage, elle répond : Salvador Dali[20]. Les romans d’Amélie Nothomb empruntent à des registres variés , comme « la mythologie, la philosophie ou encore les lettres classiques. Les dialogues donnent à ses livres la vivacité de pièces de théâtre. Quant aux personnages et aux situations fantastiques de ses romans, ils relèvent d’un réalisme magique caractéristique d’une certaine tradition littéraire belge. »[21].
Amélie Nothomb envoie son premier roman, Hygiène de l'assassin aux éditions Gallimard, Philippe Sollers ne le comprend pas[22]. L'ouvrage est presque uniquement composé de dialogues entre un prix Nobel incompris et des journalistes, la discussion virant à l'interrogatoire. Amélie Nothomb y montre un art de plaire et d'interroger, de montrer du doigt à la fois les petits défauts des humains et les horreurs dont ils sont capables. Dans l’ouvrage Le roman hygiène de l'assassin : Foyer manifestaire de l'œuvre d'Amélie Nothomb d’Aleksandra Desmurs - 2009, Nothomb a déclaré que ce roman était son "manifeste", c'est-à-dire qu'il comportait tout ce qu'elle pensait de l'art d'écrire, ainsi que sa vision du monde[23].
Dans ses romans autobiographiques, Amélie Nothomb donne une biographie romancée, selon laquelle elle serait née le à Kobé, au Japon[24],[25], où son père était alors diplomate, biographie dans laquelle s'entremêlent éléments imaginaires et faits réels.
Amélie Nothomb met en scène un personnage homonyme (le double « je ») dans les romans Métaphysique des tubes, (la petite enfance), Le Sabotage amoureux, (l'enfance) et Biographie de la faim, ainsi que dans Ni d'Ève, ni d'Adam (amour de jeunesse) ; ces romans relatent les expériences de l'enfance d'une fille de diplomate, rythmée par les déménagements au gré des affectations paternelles.
En 1972, la famille Nothomb quitte le Japon pour Pékin. Amélie a alors six ans. Dans Le Sabotage amoureux, elle décrit son départ comme un exil, quittant le Japon, « pays de la beauté », pour la Chine, « pays de la laideur ». Les déplacements familiaux suivants constitueront pour Amélie autant de déracinements successifs. L'écrivain indique avoir vécu comme un choc la séparation d'avec sa gouvernante japonaise Nishio-san qu'elle considère comme sa seconde mère. Dans un article de 2004, une journaliste de L'Express évoque cet aspect de sa vie comme « un nomadisme culturel qui décuple sa curiosité et renforce sa précocité »[26]. Cet aspect est approfondi et développé dans l'essai intitulé Le récit siamois, personnage et identité dans l'œuvre d'Amélie Nothomb, rédigé par Laureline Amanieux, dans lequel il est postulé que la constitution de l'identité se fait par le récit.
Elle relate dans Biographie de la faim comment le personnage d'Amélie a plongé, avec sa sœur Juliette, dans les livres, la potomanie (un besoin irrépressible de boire constamment, généralement de l'eau) puis dans l'alcoolisme infantile et l'anorexie. En 2014, Amaleena Damlé, dans Making A Body without Organs: Amélie Nothomb’s An-Organic Flux of Immanence analyse le texte de Biographie de la faim à la lumière des concepts Deleuziens, du Corps-sans-organes [27].
Dans Stupeur et tremblements, elle choisit de mettre en scène le personnage d'Amélie retournant au Japon pour y travailler comme interprète (elle maîtrise le japonais oral) après ses études en philologie romane. Elle décrit une lente descente professionnelle et l'humiliation de passer de la fonction d’office lady à celle de dame pipi. Le roman a pour thème le choc des cultures, l’exil et la marge[28], il a été primé par l'Académie française. Dans cette biographie, fictive, le séjour au Japon est présenté comme se déroulant juste avant l'envoi du manuscrit de l’Hygiène de l'assassin aux éditeurs.
Son roman de 2007 Ni d'Ève, ni d'Adam est bien accueilli par L'Express qui salue son autodérision[29]. Il reçoit la même année le Prix de Flore.
En 2010, elle publie son dix-neuvième roman, Une forme de vie, roman épistolaire ou autofiction épistolaire , avec mise en abyme à trois niveaux, dans lequel elle décrit, entre autres, sa relation avec ses lecteurs, à travers une correspondance fictive avec un soldat américain en poste en Irak[30]. Le roman dans sa traduction en anglais par Alison Anderson est sélectionné pour le Prix littéraire international de Dublin [31].
À la suite du séisme du 11 mars 2011, Amélie Nothomb publie, le 22 juin de cette même année, les Myrtilles, une nouvelle en supplément à Stupeur et Tremblements. Les bénéfices de cette édition exceptionnelle sont reversés à Médecins du monde au Japon.
Le 2 août 2013 paraît son vingt-deuxième roman, La Nostalgie heureuse, ouvertement biographique et dont la première phrase est : « Tout ce que l'on aime devient fiction ».
Depuis le début des années 2000, plusieurs spécialistes en littérature se sont penchés sur l'œuvre d'Amélie Nothomb, avec des lectures variées.
En 2003, Susan Bainbrigge et Jeanette Den Toonder, dans Amélie Nothomb, Authorship, Identity and Narrative Practice, Peter Lang, analysent son écriture du point de vue de l’autofiction, du genre, des représentations du corps et des pratiques narratives, rendant hommage à son style de prose qui « démontre une connaissance sophistiquée de la structure, de la forme et de l'histoire littéraire »[32]. et s'intéressent à ce qu'elles nomment le récit autodiégètique.
En 2010, Mark D Lee, membre de l’Association américaine des professeurs de français, dans l’ouvrage Les Identités d'Amélie Nothomb : De l'invention médiatique aux fantasmes originaires revient sur les propos de Françoise Xenakis et indique que : « Soupçonnée d'imposture dès sa première rentrée littéraire, accusée d'être un homme âgé publiant sous un pseudonyme invraisemblable, Amélie Nothomb est une auteure qui – plus que d'autres – a dû s'inventer. » Dans Les Identités d'Amélie Nothomb, Mark D. Lee revient sur « les circonstances qui ont marqué les débuts d'une carrière extraordinaire » [33],[34],[35].
Lors d'une conférence autour des thèmes de la littérature française, du Japon, du soi et de l'identité, de l'autobiographie, du féminisme français, de la littérature du XXe siècle et de la littérature contemporaine, Hiramatsu Ireland présente, dans une analyse fondée sur le principe du pacte autobiographique de Philippe Lejeune des preuves selon lesquelles des éléments biographiques sont une pure invention, et notamment que la romancière n'est pas née au Japon, avant de proposer une lecture explicative sur le plan de la psychanalyse à partir des notions élaborées par Julia Kristeva et énoncées dans son ouvrage Pouvoirs de l'horreur, pour le choix d'Amélie Nothomb de se présenter comme née au Japon et enfin d'analyser le roman Stupeur et Tremblements comme une intertextualité entre éléments de la littérature japonaise médiévale et de la littérature occidentale. Il estime que l'autobiographie déforme la relation de confiance entre l'écrivain et son lectorat[36],[37].
En 2008, Beïda Chikhi indiquait cependant dans L'écrivain masqué [38] que « ... on ne peut pas à proprement parler d'autobiographie, l'écrivain conservera toujours l'indication roman en quatrième de couverture, aussi roman autobiographique ou autobiographie romancée conviendraient mieux aux textes d'Amélie Nothomb » [39] .
Deux universitaires débattent également des notions de tragique et réel dans Le sabotage amoureux, évoquant au passage l'héritage de Cervantès[40],[41].
Les adjectifs : drôle, loufoque, original reviennent régulièrement pour caractériser les romans d’Amélie Nothomb qui empruntent à des registres variés ; en effet si Péplum est une fiction anticipative[42], Acide sulfurique, est une dystopie ou fable futuriste qui explore la cruauté dans une sorte d’expérience de Stanford télévisée ; elle choque et déclenche des polémiques (pour et contre) qui ne sont pas sans rappeler l’accueil de certains romans de Houellebecq[43].
D’autres romans comme Barbe-Bleue renvoient à la tradition des contes. Selon Andrea Oberhuber, l’auteure belge construit son œuvre « sur un ensemble de références littéraires, révélant une stratégie résolument post-moderne »[44] ainsi, selon Laurence Marois, revisite-t-elle dans Mercure un des mythes fondateurs de la féminité, Orphée et Eurydice [45].
La dualité thématique entre laideur et beauté est soulignée dans Mercure ou Attentat[46]. Le roman Attentat, est examiné en 2006 par Tara Collington dans une étude intitulée Hugo à la rencontre de Rabelais : l’esprit carnavalesque dans Attentat d’Amélie Nothomb[47].